Polluants organiques persistants

Découvrez les différents polluants organiques persistants trouvés au Yukon.

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Toxaphène

Qu'est-ce que le toxaphène?

Le toxaphène n'existe pas à l'état naturel dans l'environnement. Composé de plus de 670 produits chimiques, ce pesticide de couleur ambre et de texture cireuse dégage une odeur de térébenthine. Il s'agit d'une matière solide ininflammable qui ne se dissout pas facilement dans l'eau, mais qui se volatilise aisément.

Le toxaphène a été utilisé pour la première fois en Amérique du Nord en 1949. Il s'agissait d'un des insecticides les plus utilisés aux États-Unis, mais il n'avait qu'un usage limité au Canada. Il servait principalement à lutter contre les insectes ravageurs dans les plantations de coton et dans d'autres cultures. On l'a également utilisé pour lutter contre des organismes nuisibles associés au bétail et pour tuer des espèces de poissons indésirables dans les lacs.

Lorsque l'utilisation du toxaphène a atteint son sommet au milieu des années 1970, on a commencé à s'inquiéter de sa toxicité, de la façon dont il s'accumulait dans les organismes aquatiques et de sa persistance dans l'environnement pendant de nombreuses années. Les effets du toxaphène sur la santé des êtres humains et des animaux ont entraîné son interdiction au Canada et aux États-Unis en 1982.

Ce pesticide est encore utilisé dans certaines parties du monde, principalement pour lutter contre les insectes dans les cultures de bananes et d'ananas.

Comment le toxaphène entre-t-il dans l'environnement?

On trouve le toxaphène dans de nombreuses régions du monde où il n'a jamais été utilisé parce qu'il se volatilise dans l'air et est transporté par les courants atmosphériques sur de longues distances. Le toxaphène se dissout difficilement dans l'eau, mais il est le plus susceptible de se répartir dans le sol et les sédiments au fond de lacs ou de cours d'eau. On a également détecté sa présence dans les tissus d'organismes aquatiques.

Le toxaphène demeure dans l'environnement longtemps après y avoir pénétré. En effet, il a une demi-vie biologique pouvant atteindre 12 ans dans le sol. Des études ont montré que les habitants de l'Arctique canadien ayant une alimentation traditionnelle composée de poissons et de mammifères marins consomment 10 fois la dose journalière admissible recommandée de toxaphène.

Il est difficile et onéreux de mesurer les concentrations de toxaphène dans l'environnement, et l'étendue de la contamination dans le Nord vient tout juste d'être comprise.

À quel point le toxaphène est-il toxique?

Le toxaphène n'est plus utilisé en Amérique du Nord; les risques liés à une exposition à des concentrations élevées sont donc faibles. Cependant, une exposition de longue durée à de faibles concentrations peut entraîner une dégénérescence du foie et des reins, nuire au système nerveux central et inhiber le système immunitaire.

À ce jour, peu de renseignements sont disponibles à propos des effets du toxaphène sur le développement et la reproduction des êtres humains. Une intoxication aiguë par ingestion ou inhalation pendant une période prolongée de concentrations élevées de toxaphène peut causer des dommages aux poumons, au système nerveux, au foie et aux reins chez les êtres humains.

Le toxaphène s'accumule dans les tissus adipeux; les personnes les plus à risque sont donc celles dont l'alimentation se compose de grandes quantités de poissons, de mollusques ou de mammifères marins.

Au Yukon, les concentrations de toxaphène chez les truites des lacs Kusawa et Laberge sont bien en deçà des normes recommandées par Santé Canada.

Quels sont les effets du toxaphène sur notre environnement?

Le toxaphène est très persistant et demeure dans le sol pendant de nombreuses années. De plus, il résiste à la décomposition par des microorganismes. Il peut cependant s'évaporer progressivement dans l'air, où il est lentement décomposé par la lumière du soleil.

On a observé de grandes concentrations de toxaphène dans des mollusques, des algues, des poissons et des mammifères marins. Dans l'Arctique, le pannicule adipeux du béluga contient des concentrations néfastes de toxaphène.

Les concentrations de toxaphène peuvent être plus élevées dans les mammifères marins prédateurs se nourrissant principalement de poissons, puisque le toxaphène s'accumule dans leurs tissus adipeux.

Le toxaphène a des effets toxiques importants sur le système nerveux des animaux. De plus, les poissons y sont extrêmement sensibles et, lorsqu'ils y sont exposés, deviennent hyperactifs et souffrent de spasmes musculaires et de pertes d'équilibre.

Au début des années 1990, des concentrations élevées de toxaphène ont été observées dans les tissus de poissons des lacs du Yukon. Les espèces prédatrices, telles que la truite grise et la lotte, étaient principalement touchées. Des études ultérieures ont montré que les concentrations de toxaphène dans ces espèces ont diminué et sont maintenant inférieures aux normes recommandées par Santé Canada.

Dans le lac Laberge, cette diminution serait associée à un changement d'alimentation des poissons prédateurs à la suite des mesures prises à l'égard de la pêche commerciale.

Faits concernant le toxaphène

  • N'existant pas à l'état naturel dans l'environnement, le toxaphène est un composé organique synthétique fait de plus de 670 produits chimiques.
  • Depuis de nombreuses années, le Comité des contaminants du Yukon étudie les concentrations de toxaphène dans l'environnement arctique et subarctique.
  • Le toxaphène est transporté par les courants atmosphériques à partir d'autres parties du monde jusque dans le Nord.
  • Ce composé demeure dans le sol et les sédiments lacustres pendant de nombreuses années.
  • Il est persistant, toxique et s'accumule dans la chaîne alimentaire.
  • Les concentrations les plus élevées de toxaphène dans le Nord sont mesurées dans les tissus des mammifères marins, tels que les baleines et les phoques.
  • Le toxaphène a des effets néfastes sur la santé humaine, dont l'inhibition du système immunitaire, sur le système nerveux central et sur la dégénérescence des reins et du foie.
  • Les concentrations de toxaphène sont à la baisse chez les poissons d'eau douce du Yukon et sont inférieures aux normes recommandées par Santé Canada.

Polybromodiphényléthers

Qu'est-ce que les PBDE?

Les polybromodiphényléthers (PBDE) ne se trouvent pas à l'état naturel dans l'environnement. Il s'agit de produits chimiques d'origine humaine utilisés dans les ignifugeants. On les ajoute à des produits tels que des appareils électroniques, des sous-couches de tapis, du rembourrage mousse dans les véhicules et des vêtements. En tant qu'ignifugeants, ils aident à réduire jusqu'à 45 % les risques de décès par le feu.

On observe maintenant des PBDE dans l'environnement, c'est-à-dire dans les eaux usées, les animaux, les poissons, les êtres humains et la nourriture. Les PBDE sont liposolubles et s'accumulent dans les tissus adipeux des animaux et des êtres humains, de la période intra-utérine jusqu'à la mort. Les PBDE ne peuvent être dissous dans l'eau et ont tendance à s'accumuler dans les sédiments.

Les PBDE sont susceptibles de demeurer dans l'environnement pendant 25 ans en moyenne.

Comment les PBDE entrent-ils dans l'environnement?

Il existe plusieurs théories à propos de la façon dont les PBDE pénètrent dans l'environnement. Le principal point de rejet est la fabrication, lorsque les PBDE sont ajoutés ou mélangés à des produits. Ils sont également rejetés dans l'environnement à partir de sites d'enfouissement lorsque, sous l'action de la lumière et de l'eau, les produits contenant des PBDE mis au rebut se dégradent. De plus, les insectes y étant exposés par voie alimentaire, le composé peut ainsi remonter la chaîne alimentaire. Des concentrations élevées de PBDE et de composés connexes ont été mesurées partout dans l'environnement, incluant chez les oiseaux et les mammifères piscivores, ainsi que dans le sang humain et le lait maternel. Cela semble indiquer que les PBDE s'accumulent dans l'environnement et la chaîne alimentaire en se concentrant dans les tissus vivants, et augmentent à mesure qu'ils progressent vers le haut de la chaîne alimentaire.

La combustion d'ordures ménagères peut également entraîner le rejet de PBDE dans l'atmosphère. À l'heure actuelle, les concentrations de PBDE sont faibles à Little Fox Lake, au Yukon, tout comme dans d'autres régions de l'ouest de l'Arctique; elles sont bien en deçà des normes recommandées par Santé Canada.

Les PBDE ne sont pas fabriqués au Canada, mais on les importe dans des produits finis. Le Canada collabore actuellement avec l'industrie pour réduire les effets des PBDE sur l'environnement. Les substances qui risquent de poser le plus de problèmes sont graduellement éliminées.

À quel point les PBDE sont-ils toxiques?

Les PBDE sont considérés comme toxiques. Des résultats préliminaires semblent indiquer qu'ils sont aussi toxiques que d'autres polluants organiques persistants OP dont l'utilisation a été interdite au milieu des années 1960. Les concentrations de PBDE diminuent cependant lentement. À l'heure actuelle, on surveille les concentrations de tous les polluants organiques persistants, dont les PBDE, dans les truites grises des lacs Kusawa et Laberge; celles-ci sont inférieures aux normes recommandées par Santé Canada.

Même si la toxicité aiguë des PBDE est faible, on s'inquiète de leurs effets à long terme sur le système endocrinien (glandulaire). La structure chimique des PBDE ressemble à celle d'hormones thyroïdiennes, et les études indiquent qu'ils pourraient interférer avec le métabolisme et la répartition de ces hormones dans le corps. Au nombre des effets possibles, on compte également une capacité d'apprentissage réduite et un comportement hyperactif. Cet effet a été observé lorsque des bébés souris ont été exposés à de très faibles doses de PBDE.

Le lait maternel contient des PBDE, mais les scientifiques sont d'avis que les avantages de l'allaitement naturel l'emportent sur les risques.

On est plus souvent exposé à des concentrations de PBDE dans l'air que dans la nourriture. Par exemple, le matériau de rembourrage, des tapis et des tissus peuvent être des sources de PBDE.

Faits concernant les PBDE

  • Les PBDE sont des produits chimiques d'origine humaine utilisés dans les ignifugeants.
  • Ils n'existent pas à l'état naturel dans l'environnement.
  • La combustion d'articles ménagers entraîne le rejet de PBDE dans l'atmosphère.
  • Les PBDE s'accumulent dans la chaîne alimentaire, se bioamplifient et sont persistants.
  • On a observé des PBDE dans des mammifères de l'Arctique.
  • Malgré l'interdiction des PBDE en Europe, on a observé, en 1998, 40 fois plus de PBDE dans l'environnement en Suède qu'en 1972.
  • On observe chez les femmes nord-américaines des concentrations de PBDE 40 fois plus élevées que chez les Suédoises.
  • Le Canada a interdit l'utilisation du composé de PBDE le plus toxique (penta-PBDE) en 2005.
  • Les scientifiques ont indiqué que la contamination environnementale par des PBDE double tous les 5 ans.
  • Les concentrations de PBDE, qui sont surveillées au Yukon, sont inférieures aux normes recommandées par Santé Canada.

Biphényles polychlorés

Qu'est-ce que des BPC?

Les biphényles polychlorés (BPC) constituent une famille de composés chlorocarbonés synthétiques. Ils ont été utilisés dans de nombreux produits, allant de la peinture aux lubrifiants en passant par les fluides pour transformateur électrique, principalement durant la période suivant la Deuxième Guerre mondiale. Ils se sont aussi révélés efficaces comme isolateurs pour l'électricité et comme matériaux pour lutter contre les incendies.

Il existe plus de 200 types de BPC. Les composés les moins chlorés sont clairs et huileux. Les BPC concentrés sont en général de couleur brun-jaunâtre et ont une texture qui rappelle la résine et une odeur d'ail.

L'utilisation des BPC a cessé lorsque leurs effets sur la santé et l'environnement ont été bien connus, à la fin des années 1960. Leur utilisation a été interdite dans la plupart des pays, dont le Canada, en 1970, mais il arrive couramment qu'on trouve encore des BPC dans les anciens sites d'enfouissement, les sédiments et les espèces sauvages.

Les BPC sont l'un des composés organiques les plus réglementés. Au Canada, ils sont assujettis à la Loi canadienne sur la protection de l'environnement.

Comment les BPC entrent-ils dans l'environnement?

Les BPC pénètrent dans l'environnement à partir de sources ponctuelles, telles que les fuites et les déversements de dispositifs qui en contiennent. Ils entrent également dans l'environnement par le biais du transport à l'échelle mondiale. La brume arctique visible dans les régions circumpolaires contient des BPC et d'autres polluants organiques persistants.

Les accords internationaux visant à réduire les émissions représentent la seule solution à long terme au problème des contaminants dans l'Arctique. Ceux qui ont été conclus en 1998 et en 2001 s'engagent à réduire les émissions des principaux métaux lourds et des polluants organiques persistants rejetés dans l'environnement.

Au cours de la période suivant la Deuxième Guerre mondiale, des « produits chimiques miracles » ont entraîné la fabrication d'une grande variété de BPC. Environ 75 % des BPC fabriqués en Amérique du Nord ont été utilisés comme liquide de refroidissement et d'isolation pour les appareils électriques. Au nombre des autres produits contenant ces polluants, on compte les suivants :

  • ballasts de lampes fluorescentes
  • huile hydraulique
  • liquide pour extincteur d'incendie
  • dépoussiérants
  • ruban adhésif
  • peinture

Les exigences canadiennes actuelles interdisent l'utilisation de BPC dans tous ces produits.

Plus d'un million de tonnes de BPC ont été produites dans le monde. Une petite quantité a été détruite de façon sécuritaire, comme on l'a fait dans les stations du réseau Dew dans le Nord durant les années 1990, et une certaine quantité a été stockée de façon sécuritaire. Cependant, une grande quantité est encore en utilisation ou contenue dans de vieux appareils jetés dans des sites d'enfouissement.

Une petite quantité de BPC a été amenée au Yukon après la construction de la route de l'Alaska. Le dernier projet important de réduction des BPC mené au Yukon date de 1994, lorsque 3 840 litres de BPC liquides et 183 200 kilogrammes de sol contaminé par des BPC ont été envoyés à l'installation de Swan Hills pour être éliminés.

Comment les personnes sont-elles exposées aux BPC?

Les BPC ne se dissolvent pas facilement dans l'eau et adhèrent à la surface de minuscules particules en suspension dans l'eau, l'air et le sol. Ils sont ensuite ingérés par les aliments consommés par divers animaux. Les BPC se logent alors dans les tissus adipeux.

Dans le Nord, c'est l'est de l'Arctique qui a été le plus touché par les BPC, avec des concentrations 5 fois plus faibles que celles observées au Groenland, mais jusqu'à 8 fois plus élevées qu'ailleurs au Canada. Près de la moitié des mères habitant dans l'est de l'Arctique ont des niveaux de BPC préoccupants dans leur sang à cause des concentrations plus élevées observées dans leur alimentation traditionnelle. Selon des recherches réalisées sur des enfants nés de mères qui ont consommé beaucoup de poissons contaminés, les BPC peuvent avoir des effets prénataux sérieux sur les fonctions intellectuelles.

Au Yukon, les scientifiques ont détecté des BPC dans les poissons et les caribous, mais les concentrations sont actuellement à la baisse. En effet, elles ont diminué de 80 % chez les truites grises du Yukon, entre 1993 et 2008. Les concentrations de BPC mesurées au Yukon sont inférieures aux niveaux dangereux pour la santé, et ont en général diminué au fil du temps.

Faits concernant les BPC

  • Les BPC sont des composés organiques synthétiques qu'on ne trouve pas à l'état naturel dans l'environnement.
  • Ils sont persistants, toxiques et s'accumulent dans la chaîne alimentaire.
  • Les BPC s'accumulent dans les tissus adipeux des organismes des niveaux inférieurs de la chaîne alimentaire et s'amplifient à mesure qu'ils progressent vers le haut de cette dernière.
  • Les concentrations les plus élevées de BPC observées chez les organismes vivants se trouvent dans les tissus adipeux des animaux à grande longévité et chez les êtres humains.
  • Les BPC sont néfastes pour la santé. Ils peuvent entraîner des cancers chez les animaux, et avoir des conséquences sur leurs systèmes immunitaire, reproducteur, nerveux et endocrinien (glandulaire).
  • On trouve peu de sources ponctuelles de BPC dans le Nord, mais les BPC y sont transportés, comme d'autres contaminants atmosphériques mondiaux.
  • Les aliments traditionnels ne sont pas très contaminés par les BPC. En effet, les concentrations sont à la baisse dans les poissons et la plupart des mammifères du Yukon, et sont inférieures aux normes recommandées par Santé Canada.

Perfluooctane sulfonate

Qu'est-ce que le SPFO?

Le perfluooctane sulfonate (PFOS) est un composé organique produit de façon synthétique par un procédé appelé fluoration électrochimique. Le PFOS est principalement utilisé comme ingrédient dans les composés imperméabilisants des produits ménagers, comme des vaporisateurs hydrofuges et antitaches pour les vêtements, les meubles et les tapis.

Imperméable à l'huile, à la graisse et à l'eau, le PFOS est utilisé dans les emballages de bonbons et les récipients alimentaires. Scotchgard TM est sans doute le produit le plus connu pour avoir contenu du PFOS, désormais retiré de sa formulation. On trouve également ce composé dans les assiettes en papier, les rideaux de douche, le linge de maison, les chaussures et le rembourrage.

La fabrication et l'utilisation de PFOS sont très répandues depuis les années 1940. Dans les années 1970, on a commencé à s'inquiéter de ses effets toxiques sur l'être humain et l'environnement, mais seules des techniques d'analyse récentes ont permis d'identifier clairement ses caractéristiques toxiques.

Les États-Unis sont le principal fabricant de PFOS, même si sa production et son utilisation sont en voie d'être éliminées progressivement par crainte de ses effets nocifs sur l'environnement.

Comment le PFOS entre-t-il dans l'environnement?

On sait maintenant que le PFOS est largement répandu à l'échelle planétaire. On le trouve dans les tissus des animaux partout dans le monde, même dans des régions éloignées.

Néanmoins, les concentrations de PFOS sont plus élevées dans les régions industrialisées. On pense que le composé est transporté par les vents jusque dans des régions éloignées, comme l'Arctique et l'Antarctique, loin de ses lieux de fabrication ou d'utilisation.

À quel point le PFOS est-il toxique?

On possède très peu de renseignements à propos des effets du PFOS sur la santé humaine.

Le composé ne s'accumule pas dans les graisses; il se lie plutôt aux protéines du sang et s'accumule dans le foie et la vésicule biliaire.

Le PFOS est facilement absorbé dans le corps par voie orale, s'élimine très lentement et se métabolise difficilement. Étant donné la facilité d'absorption par voie orale du PFOS, sa faible élimination et sa capacité de se lier aux protéines, il sera plus susceptible de s'accumuler dans le foie et le sang d'une personne qui y est fortement exposée.

La plus grande inquiétude en ce qui a trait au PFOS est sa persistance, c'est-à-dire la période pendant laquelle il demeure dans le corps. Selon des études toxicologiques, l'hépatomégalie (augmentation du volume du foie) est une des réactions du corps à des concentrations élevées de PFOS.

On ne sait pas encore si ce composé a des conséquences sur le développement postnatal, mais des concentrations ont été mesurées dans le placenta et le lait maternel.

Les scientifiques du gouvernement du Canada considèrent que les niveaux d'exposition actuels au PFOS ne posent pas de risque pour la santé humaine, mais pourraient avoir des conséquences néfastes sur certaines espèces sauvages, comme les ours blancs et les espèces d'oiseaux piscivores.

Au Yukon, le Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord surveille les concentrations de PFOS dans les lacs Kusawa et Laberge; celles-ci sont inférieures aux normes recommandées par Santé Canada. Dans le cadre d'une étude menée jusqu'en 2008, on a mesuré de très faibles concentrations de PFOS dans le foie des truites grises de ces lacs.

Quels sont les effets du PFOS sur l'environnement?

Le rejet de PFOS dans l'environnement peut survenir lors de sa fabrication, de son utilisation commerciale et après l'élimination du produit final. Lors de l'utilisation de produits ménagers en aérosols, jusqu'à 34 % des PFOS contenus dans les produits sont rejetés dans l'atmosphère. La plupart des déchets contenant des PFOS sont incinérés ou éliminés dans des sites d'enfouissement, et de plus petites quantités sont rejetées dans les eaux usées et dans l'air.

De récentes études ont permis de mesurer des concentrations de PFOS dans les ours blancs (nord de l'Alaska), les phoques (mer Baltique, océan Arctique), les dauphins (Floride) et les loutres de mer (Californie). Des quantités mesurables de PFOS ont également été détectées dans des poissons d'eau douce et des poissons de mer, dont le saumon quinnat, le grand corégone, la truite brune, la carpe et le thon. On trouve également du PFOS dans des oiseaux piscivores, comme le huard, les plongeons, les cormorans, les aigles, les pélicans, les hérons, les fous et les goélands et les mouettes. On a aussi noté la présence de PFOS chez les albatros au milieu de l'océan Pacifique.

Contrairement à la contamination par des composés organochlorés persistants, tels que le DDT et les BPC, la contamination par des PFOS semble être moins importante dans les régions éloignées de la planète. Les concentrations du composé sont plus élevées dans les régions développées et industrialisées. Même si le PFOS est étonnamment largement répandu chez les mammifères, les oiseaux et les poissons, et que le composé est persistant et peut se bioamplifier dans diverses chaînes alimentaires, les concentrations observées chez les espèces sauvages sont plus faibles que celles ayant causé des dommages aux animaux dans le cadre d'essais en laboratoire.

La principale inquiétude entourant le PFOS dans l'environnement est sa très longue persistance. En effet, ce composé ne se fractionne pas dans l'environnement. En 2009, le Canada a ajouté le PFOS à une liste de produits chimiques homologués devant être éliminés.

Faits concernant le PFOS

  • Le PFOS n'existe pas à l'état naturel dans l'environnement. Il s'agit d'un composé synthétique principalement utilisé comme produit hydrofuge.
  • On a récemment découvert que le PFOS est un contaminant répandu partout dans le monde.
  • Le Canada a ajouté le PFOS et ses sels à la liste de quasi-élimination de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement.
  • Le PFOS s'accumule dans les tissus des êtres humains et des animaux, principalement dans le sang, le foie et la vésicule biliaire.
  • Il ne s'accumule cependant pas dans les tissus adipeux.
  • Le corps humain élimine lentement le PFOS.
  • Les effets du PFOS sur la santé humaine sont largement inconnus.
  • Le PFOS est l'un des principaux produits chimiques toxiques dans l'Arctique.
  • Au Yukon, les concentrations de PFOS sont inférieures aux normes recommandées par Santé Canada.

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