Table ronde régionale sur le Cadre stratégique pour l'Arctique : Yellowknife, le 17 janvier 2018
Voici un résumé de la table ronde régionale sur le Cadre stratégique pour l'Arctique qui a eu lieu à Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest, le 17 janvier 2018.
Sur cette page
- Participants:
- Thèmes et messages généraux de la table ronde
- Des communautés et des citoyens forts dans l'Arctique
- Infrastructure globale de l'Arctique
- Des économies solides, durables et diversifiées dans l'Arctique
- Science de l'Arctique et savoir autochtone
- Protection de l'environnement et préservation de la biodiversité dans l'Arctique
Le résumé saisit les commentaires formulés par les participants à la discussion.
Les points de vue exprimés dans ce document sont ceux des divers participants et ne représentent pas forcément ceux du gouvernement du Canada.
Participants
Représentants de
- Conseil des Athabaskans de l'Arctique
- Premières Nations du Dehcho
- Nation dénée
- Conseil tribal des Gwich'in
- Première Nation Katlodeeche
- Première Nation des Dénés Lutsel K'e
- Alliance des Métis de North Slave
- Nation métisse des Territoires du Nord-Ouest
- Première Nation de Smith's Landing
- Gouvernement tłįchǫ
- Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest
Thèmes et messages généraux de la table ronde
- L'un des principaux thèmes qui sont ressortis était l'importance de l'élaboration, de la mise en œuvre et de l'optimisation des ententes et des traités sur les revendications territoriales comme fondement de l'élaboration de politiques dans les régions arctiques du Canada.
- Les participants ont souligné que ces ententes devraient être un pilier central du Cadre stratégique pour l'Arctique.
- Les participants ont demandé :
- Un Cadre stratégique pour l'Arctique élaboré dans le Nord et pour les résidants du Nord.
- Aux gouvernements d'éviter de « réinventer la roue » et de s'appuyer sur le travail qui a déjà été fait, notamment :
- les plans régionaux et autochtones d'aménagement du territoire;
- les initiatives et institutions de recherche;
- les stratégies économiques régionales et autochtones.
- Les fonctionnaires et les gouvernements publics doivent faire preuve d'une plus grande souplesse lorsqu'une communauté cerne des défis à relever.
- Aux ministères gouvernementaux de sortir des sentiers battus pour aider à résoudre les problèmes et à réduire le fardeau administratif associé aux demandes de financement et aux ententes.
- Le savoir autochtone doit être respecté en tant qu'ensemble distinct de connaissances égal à celui de la science occidentale.
- La participation continue des gouvernements et des organisations autochtones à l'élaboration conjointe du Cadre.
- Les participants se sont dits préoccupés par :
- la disponibilité future des ressources pour soutenir les communautés du Nord, y compris des ressources comme l'eau;
- les retombées des projets visant les ressources dans le milieu nordique et les enjeux pour trouver un équilibre entre les préoccupations environnementales et la mise en valeur des ressources.
- Les participants ont souligné que le renforcement des capacités à tous les niveaux est essentiel à la gouvernance, au développement communautaire et à la croissance économique.
- De nombreux participants estiment que le terme « Arctique » ne les reflète pas et préfèrent le terme « Nord ».
- Les participants ont exprimé leur frustration face à l'impasse liée aux compétences, y compris les répercussions des décisions prises dans les territoires, les provinces et les nations voisins sur lesquelles les peuples autochtones des Territoires du Nord-Ouest n'ont guère voix au chapitre.
- Parmi les exemples, mentionnons le barrage du site C en Colombie-Britannique et la Réserve faunique nationale en Alaska.
- Ces exemples particuliers ont été soulevés de façon constante au cours de discussions portant sur plusieurs thèmes différents.
- Les participants se sont dits préoccupés par le contexte géopolitique actuel et par la nécessité de protéger les intérêts des résidants du Nord canadien dans la région arctique.
- Les participants ont critiqué le manque de compréhension des réalités du Nord de la part des institutions du Sud.
Des communautés et des citoyens forts dans l'Arctique
Défis sociaux et bien-être
- Les participants ont appelé au développement d'un système social qui :
- soutient les piliers de la santé mentale :
- la spiritualité
- la langue
- la culture
- l'intégrité
- met également l'accent sur le renforcement des capacités et les relations avec le territoire.
- soutient les piliers de la santé mentale :
- Les participants ont souligné l'importance de se concentrer sur les besoins fondamentaux, tels que l'alimentation et le logement, ce qui facilitera le traitement de questions plus complexes.
- Selon les participants, les investissements dans le logement auraient un impact positif sur un certain nombre d'autres défis sociaux, dont l'éducation.
- Les communautés autochtones connaissent des écarts persistants en matière de qualité de vie et de bien‑être, malgré l'accroissement de l'autonomie gouvernementale.
- Ces défis sont communs à toutes les communautés autochtones, qu'elles soient ou non parties aux traités (modernes et historiques).
- Pour relever ces défis, les participants ont demandé un partenariat accru entre les gouvernements et les communautés autochtones et les gouvernements publics, y compris le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest.
- Un participant a décrit le pourcentage élevé de populations autochtones composé de jeunes et certains des enjeux sociaux auxquels les jeunes font face.
- « Fondamentalement, nous avons des enfants qui ont des enfants », a fait remarquer le participant.
- Il faut redoubler d'efforts pour offrir des possibilités aux femmes et aux jeunes afin qu'ils puissent demeurer dans leur communauté.
- Lorsque les femmes quittent les communautés du Nord, c'est pour atteindre un niveau d'instruction et offrir de meilleures possibilités à leurs enfants.
Culture et langue
- L'appui à la culture autochtone est essentiel pour relever un éventail d'autres enjeux sociaux.
- Les participants ont décrit ce qui suit comme étant la clé :
- la transmission de la langue et de la culture à la génération suivante;
- enseigner aux jeunes autochtones que leur culture est précieuse et qu'elle doit être célébrée.
- Les jeunes ont besoin d'être soutenus afin qu'ils aient les compétences, les connaissances et la confiance nécessaires pour vivre dans les « deux mondes » des cultures autochtones et occidentales.
- Un participant a utilisé l'image d'« être fort pour deux » :
- comprendre la culture et la langue autochtones;
- avoir les compétences nécessaires pour participer à la société canadienne en général.
- Un participant a utilisé l'image d'« être fort pour deux » :
- Les participants ont appelé à un plus grand soutien gouvernemental pour les langues autochtones.
- Ils ont noté le niveau d'appui du gouvernement à l'éducation français, même dans les communautés comptant un petit nombre de francophones, et l'ont comparé au manque d'appui du gouvernement aux écoles en langue dénée.
- Les participants ont fait remarquer que les gouvernements autochtones sont les principaux bailleurs de fonds des programmes linguistiques et culturels, et que ni le gouvernement fédéral ni le gouvernement territorial ne fournissent de ressources substantielles dans ces domaines.
- Par conséquent, les programmes linguistiques et culturels tirent beaucoup de ressources des gouvernements autochtones.
Un Cadre stratégique pour l'Arctique
- Un participant a décrit le Cadre stratégique pour l'Arctique comme une occasion positive.
- Les participants ont noté que le gouvernement du Canada apporte des changements importants à sa relation avec les peuples autochtones.
- Par exemple, au moyen de l'élaboration conjointe d'une nouvelle relation financière entre le Canada et les Premières Nations.
- Certains participants ne se voyaient pas dans le terme « Arctique ».
- Ils ont fait remarquer qu'ils ne s'étaient pas sérieusement engagés dans le processus du Cadre stratégique pour l'Arctique jusqu'à maintenant parce qu'ils pensaient que le processus ne les incluait pas.
- Les participants se considèrent comme des « habitants du Nord » ou des « subarctiques ».
- Un participant a estimé ce qui suit :
- le terme « habitant du Nord » a des connotations assimilationnistes.
- le processus du Cadre stratégique pour l'Arctique offre aux peuples autochtones l'occasion de définir l'« Arctique » selon leurs propres termes.
- Un autre participant est d'avis que le terme « Arctique » sous-entend que le Canada s'intéresse davantage au monde circumpolaire qu'aux régions nordiques du Canada.
- Les participants ont décrit les enjeux que pose la définition du terme « Arctique ».
- On estime que, parce que les ministères fédéraux peuvent avoir des définitions différentes du terme, l'admissibilité aux programmes n'est pas uniforme.
- Un participant a critiqué le nombre de ministères fédéraux participant au Cadre stratégique pour l'Arctique.
- Décrire les problèmes passés et actuels dans lesquels les fonctionnaires fédéraux « se renvoient la balle » d'un ministère à l'autre et ne s'attaquent pas aux problèmes urgents.
- Les participants ont souligné que les Métis doivent participer à l'élaboration conjointe du Cadre stratégique pour l'Arctique.
- Certains participants craignent que la mobilisation du public à l'égard du Cadre stratégique pour l'Arctique n'ait pas d'incidence sur l'élaboration de ce cadre.
- Selon eux, le gouvernement du Canada a déjà décidé ce qu'il veut faire en ce qui concerne le Cadre.
- Les participants ont appelé à participer à la mise en œuvre du Cadre et à un certain type de mécanisme qui leur permettrait de voir si le Cadre atteint ses objectifs.
- Les participants estiment que le Cadre stratégique pour l'Arctique devra être souple afin de répondre aux besoins des diverses communautés.
- Les participants ont discuté de l'importance d'une approche cohérente des questions clés par les gouvernements, comme la durabilité de l'environnement, malgré les changements qui peuvent survenir dans le leadership au niveau politique.
Réconciliation et héritage du colonialisme
- Les participants ont souligné le caractère central des relations de nation à nation et de gouvernement à gouvernement entre le gouvernement du Canada et les peuples autochtones.
- Il est important, selon eux, que les Premières Nations ne soient pas perçues comme de simples extensions des gouvernements territoriaux.
- Certains participants se sont dits optimistes quant à l'engagement du Canada envers la réconciliation avec les peuples autochtones.
- Les participants ont abordé les sujets suivants :
- l'importance de « nommer les problèmes tels qu'ils sont »;
- le colonialisme, qui est à l'origine d'un certain nombre de problèmes auxquels sont confrontés les peuples autochtones;
- la réalité de l'héritage multigénérationnel du colonialisme.
- Les programmes et les services doivent être à long terme pour atténuer les expériences négatives des institutions colonialistes comme le système des pensionnats autochtones.
- Les participants ont souligné la nécessité de ce qui suit :
- changer la façon de penser sous-jacente à l'élaboration des politiques;
- se demander si les approches actuelles perpétuent les héritages du colonialisme et les structures d'assimilation.
Négociation et mise en œuvre des revendications territoriales
- La négociation et la mise en œuvre des traités devraient avoir la priorité en ce qui concerne les éléments suivants :
- la relation du gouvernement du Canada avec les peuples autochtones;
- l'activité du gouvernement fédéral dans le Nord canadien.
- Les participants ont demandé au gouvernement du Canada de respecter l'esprit et l'intention des traités.
- Il y a eu une discussion particulière sur le Traité no 8.
- Un participant a critiqué le gouvernement du Canada pour ce qui a été décrit comme une interprétation étroite du Traité no 8.
- Selon ce participant, le Cadre stratégique pour l'Arctique devrait honorer et appuyer la mise en œuvre du Traité no 8.
- Un participant a fait remarquer que les traités ont préséance juridique sur les politiques et que l'accent devrait être mis sur le règlement et la mise en œuvre des traités plutôt que sur l'élaboration de politiques.
- Un participant a décrit l'incidence de ces traités sur toutes les autres questions en jeu dans le Nord, y compris la sécurité alimentaire.
- Le participant a rappelé comment les traités étaient censés fournir une base à partir de laquelle les peuples autochtones acceptaient d'accueillir les nouveaux arrivants dans le Nord et de partager avec eux.
- Si ce concept de partage pouvait être introduit dans le Cadre, il fournirait une base pour aller de l'avant.
Droits issus de traités et enjeux relatifs aux compétences
- Les participants ont souligné que les droits issus de traités sont fondamentaux et que ces traités ont préséance sur les compétences et les frontières fédérales, territoriales et provinciales.
- Par conséquent, de l'avis de certains participants, les droits issus de traités l'emportent sur les pouvoirs et les compétences fédéraux, territoriaux et provinciaux.
- Les enjeux liés aux compétences créent des divisions au sein des communautés.
- Les participants ont critiqué les questions de compétence liées à la prestation de services dans des domaines comme les soins de santé, particulièrement pour les groupes autochtones transfrontaliers comme la Première Nation de Smith's Landing, qui compte des communautés en Alberta et dans les Territoires du Nord-Ouest.
- Les participants ont appelé à plus de responsabilité et de transparence lorsqu'il s'agit d'interagir avec les gouvernements.
Enjeux liés au financement, aux programmes et à l'engagement du gouvernement
- Les participants ont fait remarquer que de nombreux gouvernements autochtones sont tellement investis dans des processus de négociations à long terme qu'ils n'ont plus la capacité suffisante pour s'engager sur des questions importantes comme l'éducation.
- Les participants ont décrit les enjeux que pose le fait d'essayer de concurrencer les salaires et les avantages sociaux offerts par les gouvernements publics en matière de dotation en personnel.
- Les participants ont demandé :
- une augmentation du financement direct du gouvernement fédéral aux gouvernements autochtones, plutôt qu'un financement par l'intermédiaire du gouvernement territorial;
- un financement pluriannuel qui peut appuyer des visions à long terme;
- un accès simplifié aux programmes et aux fonds fédéraux;
- une simplification des exigences en matière de présentation de rapports.
- Les processus actuels ont été décrits comme onéreux et un fardeau pour les organismes dont la capacité est déjà limitée.
- Les participants ont dit que les ententes de financement sont souvent fondées sur le remboursement de fonds déjà dépensés.
- Certaines communautés n'ont pas les ressources nécessaires pour dépenser d'abord et demander le remboursement ensuite.
- Ces communautés sont alors obligées d'emprunter de l'argent à des particuliers.
- Les participants ont estimé ce qui suit :
- les programmes fédéraux ne sont pas suffisamment axés sur les résultats;
- il n'y a aucune possibilité de fournir une rétroaction sur la question de savoir s'ils ont bénéficié ou non de programmes particuliers.
- Certains participants ont critiqué le fait que les ministères fédéraux retirent des ressources de la région.
- En particulier, les participants se sont dits préoccupés par la réduction de la présence du ministère des Pêches et des Océans à Inuvik.
- Les participants ont critiqué ce qui suit :
- le niveau élevé des consultations du gouvernement, souvent organisées dans des délais très courts;
- des consultations qui ne répondent pas aux besoins des communautés;
- les échéanciers prévus par les gouvernements pour les examens législatifs.
- Lorsque les gouvernements souhaitent faire un examen, ils veulent souvent qu'il soit terminé rapidement.
- La capacité organisationnelle autochtone est épuisée en raison de la nécessité de respecter les échéanciers du gouvernement.
Prestation de services
- Les participants ont mis l'accent sur les éléments suivants :
- des mécanismes appropriés de prestation de services sont essentiels pour assurer des résultats positifs.
- la nécessité d'accroître la participation des Autochtones à tous les aspects de la conception et de la prestation des services.
- L'application du modèle de cogestion du territoire et des ressources aux services sociaux, de santé et d'éducation, par le biais de l'élaboration, de la conception et de la mise en œuvre conjointes de programmes, pourrait donner de meilleurs résultats sociaux, comme des taux d'obtention de diplômes plus élevés.
- Les participants ont demandé que les gouvernements autochtones disposent d'un accès suffisant aux services de base votés et au financement continu afin de ne pas avoir à recourir à d'autres sources de financement pour fournir des services.
- Les participants ont noté des problèmes liés à la prestation des services :
- les mécanismes de demande de financement et de prestation de services sont onéreux et fastidieux pour les communautés autochtones et les gouvernements;
- cela peut nuire à leur capacité de fournir des services.
- Les participants ont décrit le besoin de mieux comprendre comment les Métis peuvent avoir accès à des programmes liés au bien-être.
Transfert des responsabilités
- Certains participants ont critiqué l'accord de transfert des responsabilités aux Territoires du Nord-Ouest.
- Certains estiment que les gouvernements autochtones n'auraient pas dû l'appuyer.
- D'autres ont dit que leurs gouvernements ont appuyé l'accord, mais qu'ils ne souhaitaient pas qu'il soit prolongé jusqu'à ce que certaines questions soient réglées.
Soins de santé
- L'accès aux soins de santé, en particulier les difficultés d'accès dans les petites communautés, était une préoccupation majeure pour les participants.
- Les communautés ont besoin d'un accès constant aux médecins, plutôt que d'une approche par rotation dans le cadre de laquelle les médecins passent d'une communauté à l'autre.
- La santé mentale et la toxicomanie continuent de poser des enjeux parmi les communautés du Nord.
- Les participants ont souligné ce qui suit :
- Le besoin d'un plus grand nombre de centres de traitement de la toxicomanie.
- Le besoin d'un réseau plus vaste de fournisseurs de soins de santé dans l'ensemble du territoire, plutôt qu'une concentration à Yellowknife.
- L'importance de la sensibilisation culturelle chez les fournisseurs de soins de santé.
- Le besoin d'un plus grand nombre de fournisseurs de soins de santé autochtones et nordiques.
- Une augmentation du nombre d'habitants du Nord dans les professions médicales pourrait contribuer à atténuer la pénurie de fournisseurs de soins dans le Nord.
Changements climatiques et environnement
- Les participants ont discuté du rôle fondamental de l'environnement dans le soutien à des communautés fortes et saines dans le Nord.
- Ils ont souligné la nécessité d'établir des relations de coopération de gouvernement à gouvernement dans la gestion du territoire et des eaux.
- Les peuples autochtones, a-t-on souligné, ont le droit de résider dans des lieux qui favorisent un sentiment d'appartenance et de bien-être.
- Les participants ont abordé l'impact des changements climatiques.
- Les participants ont souligné l'importance de reconnaître la nature interdépendante des défis sociaux et environnementaux, en décrivant l'interrelation entre diverses questions telles que la sécurité alimentaire, les soins de santé, le bien-être et la sécurité environnementale.
Sécurité de l'eau
- Les participants ont mis l'accent sur les éléments suivants :
- l'importance de la sécurité de l'eau pour les communautés des Territoires du Nord-Ouest
- le fait que des questions importantes telles que la sécurité alimentaire et le bien-être des communautés ne peuvent être dissociées de la sécurité de l'eau.
- Les participants ont discuté de l'accès des communautés à l'eau potable et la nécessité d'une surveillance continue.
- Les participants ont décrit l'impact de l'« assèchement » dans les Territoires du Nord-Ouest, en soulignant les effets cumulatifs de l'exploitation des ressources sur les écosystèmes.
- Les participants ont discuté des préoccupations concernant la construction de barrages, notamment le projet du site C dans le nord-est de la Colombie-Britannique et son impact sur la sécurité de l'eau dans les Territoires du Nord-Ouest.
Questions alimentaires et sécurité alimentaire
- Les participants ont décrit l'importance de renforcer les capacités pour permettre aux gens de récolter les ressources et de maintenir une relation traditionnelle avec le territoire comme source d'alimentation et de nutrition.
- Un participant a dit : « La sécurité alimentaire n'est pas une question de ce que l'on peut obtenir à l'épicerie; c'est ce que l'on peut obtenir sur le territoire ».
- Les participants ont appelé à un plus grand contrôle communautaire sur la politique et la planification alimentaires.
- Les participants ont discuté de ce qui suit :
- La relation entre la sécurité alimentaire et la culture.
- Il existe des liens étroits entre la culture et la langue dénées et le caribou.
- Le déclin du caribou a un impact sur la sécurité alimentaire, mais aussi sur l'intégrité de la langue et de la culture.
- Les questions de sécurité alimentaire ne peuvent être dissociées des préoccupations culturelles plus larges.
- La nécessité de trouver des solutions de rechange à l'envoi de nourriture par avion dans les communautés éloignées.
- L'incidence des changements dans les conditions météorologiques et les niveaux d'eau sur l'infrastructure des transports, y compris l'infrastructure maritime, qui peut faire augmenter les prix des marchandises et accroître l'insécurité alimentaire.
- La relation entre la sécurité alimentaire et la culture.
- Certains participants ont affirmé que Nutrition Nord Canada n'est pas efficace et n'a pas réussi à soutenir la fourniture d'aliments sains.
- Certaines petites communautés qui ont des routes de glace et un accès par traversier ne sont pas jugées admissibles au programme.
- Ces communautés sont souvent coupées de l'accès à l'information.
- Ils ont cité cet exemple comme celui d'un programme fédéral qui n'est pas conçu pour répondre aux besoins locaux.
- Les participants ont discuté de la nécessité de s'attaquer aux obstacles réglementaires qui entravent la vente d'aliments prélevés dans la nature.
Éducation, renforcement des capacités et perfectionnement des compétences
- Les participants ont souligné l'importance d'un système éducatif qui :
- inclut les valeurs autochtones ainsi que les éléments d'un programme d'études « occidental »;
- est fondée sur la relation qui unit les peuples autochtones au territoire;
- met l'accent sur la valeur de la vie.
- Le renforcement des capacités des organisations et des gouvernements locaux et autochtones est important pour permettre aux communautés de répondre à leurs propres besoins dans un large éventail de domaines, notamment le logement et la santé.
- Le développement des compétences permettra aux habitants du Nord d'avoir accès à des possibilités d'emploi locales qui sont souvent offertes aux gens du Sud.
- Les participants ont discuté des moyens de permettre aux gens de rester dans le Nord.
- Les habitants du Nord doivent pouvoir étudier, travailler et vivre dans leur propre communauté.
- Les participants ont discuté d'une gamme de possibilités pour aborder cette question, y compris le concept d'une université arctique canadienne.
- Les participants ont demandé ce qui suit :
- une amélioration du système d'éducation, en notant que de nombreux diplômés du secondaire doivent suivre des cours supplémentaires pour être acceptés au collège ou à l'université.
- une approche souple du renforcement des capacités de la part des gouvernements, en tenant compte du fait que les communautés auront des besoins, des possibilités et des ressources qui leur seront propres.
Justice
- Les participants ont discuté de ce qui suit :
- les différences entre l'approche « occidentale », considérée comme axée sur l'incarcération, et l'approche autochtone qui vise à ce que le délinquant fasse amende honorable dans la communauté;
- l'importance du pardon; et les participants ont noté que les casiers judiciaires demeurent un obstacle sérieux à l'emploi.
- L'incarcération coûte très cher à la communauté, et il faudrait envisager d'autres moyens pour les délinquants de rendre des comptes à la communauté.
- Les participants ont abordé l'utilisation de la communauté pour la réadaptation, de même que les liens entre la réadaptation et le développement communautaire.
- La criminalité est un symptôme de problèmes sociaux plus vastes, selon les participants, et la réduction de la criminalité peut être réalisée en s'attaquant aux causes profondes du problème.
Intervention d'urgence
- Les participants ont discuté de la nécessité d'une plus grande participation des peuples autochtones aux interventions d'urgence.
- Les peuples autochtones connaissent le territoire et les voies navigables et ont beaucoup à apporter.
- Les participants ont cité les Rangers canadiens comme un exemple positif de la participation des Autochtones aux interventions d'urgence.
Infrastructure globale de l'Arctique
- Les participants ont discuté de ce qui suit :
- La route de la vallée du Mackenzie
- Le projet de la route et du port de la baie Grays
- Une route possible entre Yellowknife et Rankin Inlet
- Un port à Tuktoyaktuk
- Un pont sur la rivière Peel
- Les participants ont parlé de la nécessité d'un accès équitable à la large bande, à un niveau comparable aux normes du Sud.
- Les participants se sont dits préoccupés par le manque d'application de la loi de la part du gouvernement en ce qui concerne les dépassements de coûts pour les contrats d'infrastructure.
- Les participants ont recommandé que le secteur privé participe davantage au développement de l'infrastructure et que le gouvernement soit disposé à dépenser ce qui est nécessaire pour construire une infrastructure de grande qualité et adaptée au Nord.
- Les surcharges de carburant, les frais d'aéroport, les bagages et les frais de transport sont tous perçus comme un fardeau pour les habitants du Nord.
Enjeux relatifs aux compétences, aux traités et aux plans d'aménagement du territoire
- Les participants ont discuté des enjeux continus liés à la compétence et à l'impact environnemental des projets dans les administrations voisines.
- Ils ont fait référence en particulier au projet de barrage du site C en Colombie-Britannique, qui a été perçu comme ayant des répercussions négatives potentielles sur :
- l'eau;
- le transport maritime;
- la sécurité alimentaire;
- le bien-être des Autochtones.
- Les participants ont souligné que leurs droits issus de traités l'emportent sur les compétences et les frontières provinciales et territoriales, et que ces droits doivent être pris en compte dans l'élaboration de projets tels que le site C.
- Ils ont fait référence en particulier au projet de barrage du site C en Colombie-Britannique, qui a été perçu comme ayant des répercussions négatives potentielles sur :
- Les participants ont discuté de la nécessité de mieux utiliser les plans autochtones et locaux d'aménagement du territoire dans la planification des infrastructures.
- Les participants ont demandé que le Cadre stratégique pour l'Arctique fournisse la capacité et les ressources nécessaires à la mise en œuvre des plans d'aménagement du territoire, en particulier dans le contexte du développement des ressources.
Changements climatiques et environnement
- Les participants ont discuté de ce qui suit :
- l'impact des changements climatiques sur l'infrastructure, y compris les routes de glace;
- l'incidence de l'évolution des niveaux d'eau sur le transport maritime et l'infrastructure énergétique.
- L'abaissement des niveaux d'eau réduit l'énergie produite par les barrages hydroélectriques.
- Cela signifie que les communautés dépendent davantage du diesel.
- L'utilisation du diesel produit d'autres impacts environnementaux.
- Les participants ont insisté sur l'importance de « sortir des sentiers battus » en matière d'infrastructure, soulignant la nécessité d'investir dans des formes d'infrastructure comme les sentiers historiques entre les communautés, qui jouent un rôle important dans le Nord.
- Les participants ont discuté de l'impact de l'infrastructure sur des questions environnementales plus vastes, y compris la sécurité alimentaire.
Propriété, valeurs et savoirs autochtones
- Les participants ont discuté de ce qui suit :
- les formes de propriété communautaire et autochtone de l'infrastructure locale;
- l'importance des valeurs autochtones telles que la durabilité, ce qui suggère que c'est l'une des raisons pour lesquelles les peuples autochtones sont si ouverts aux formes d'énergie de remplacement.
- Les connaissances autochtones et locales, en particulier la connaissance du territoire, ont été citées comme une ressource précieuse et sous-utilisée dans la planification des infrastructures.
- Les participants ont plaidé en faveur d'un renforcement de la participation des habitants du Nord à la planification de l'infrastructure.
Une approche holistique
- Les participants ont discuté de la nécessité d'une planification régionale des priorités en matière d'infrastructure, afin de tenir compte de la façon dont les projets peuvent profiter à plusieurs communautés et de s'éloigner d'une approche projet par projet.
- Une approche plus holistique qui harmonise la planification fédérale, territoriale et communautaire pourrait se traduire par des avantages plus importants qui répondent mieux aux besoins de la communauté.
- De même, une « approche de regroupement », dans le cadre de laquelle les projets comprennent plusieurs formes d'infrastructure (c.-à-d. le transport et les communications), pourrait avoir de vastes avantages positifs.
- La planification à long terme est également considérée comme un élément clé du développement de l'infrastructure énergétique, y compris des formes d'énergie de remplacement comme l'énergie éolienne et solaire.
Dimensions sociales et économiques de l'infrastructure
- Les impacts socioéconomiques des grands projets d'infrastructure doivent être pris en considération lors de l'évaluation des projets.
- Les projets d'infrastructure sont considérés comme des moteurs potentiels pour la formation, l'emploi et une plus grande autosuffisance des habitants du Nord.
- Le renforcement des capacités pourrait inclure la formation de la population locale à l'entretien de l'infrastructure d'énergie de remplacement.
- Certains participants ont demandé que l'on mette davantage l'accent sur l'accession à la propriété, faisant valoir que le modèle actuel de logement social entraîne une dépendance accrue.
- Les participants ont demandé une évaluation de base régulière des conditions de logement et l'élaboration de politiques pour combler les lacunes.
- Les participants ont décrit l'itinérance comme un nouveau problème dans la région, lié à une foule d'autres problèmes, comme des loyers élevés et des problèmes de santé mentale causés par l'insécurité du logement.
- Les participants estiment que la région n'a pas l'infrastructure de soins de santé nécessaire pour s'attaquer à des problèmes comme la santé mentale et la toxicomanie.
- Ils ont suggéré de mettre l'accent sur les services de soins de santé dans le Nord pour éviter d'envoyer des patients dans le Sud, une pratique qui a été décrite comme étant contraire aux intérêts des communautés du Nord.
Des économies solides, durables et diversifiées dans l'Arctique
- Les participants ont insisté sur le fait que le développement économique doit être considéré dans le contexte plus large des communautés en santé.
- Les participants ont demandé ce qui suit :
- la planification à moyen et à long terme du développement économique;
- une planification économique souple et qui tient compte de la situation particulière des communautés;
- aux gouvernements de recourir à des stratégies de développement économique régional et communautaire;
- la mise en œuvre des chapitres sur le développement économique de l'entente sur les revendications territoriales;
- un soutien accru pour les petites entreprises.
- Plutôt que de « réinventer la roue » en élaborant de nouvelles stratégies, les gouvernements devraient examiner ce que les communautés font déjà et appuyer ces initiatives.
- Les communautés ont élaboré leurs propres stratégies de développement économique.
- Les ententes sur les revendications territoriales comprennent des chapitres sur le développement économique.
- Le gouvernement du Canada devrait mettre l'accent sur le soutien de ces types de plans de développement économique et sur la mise en œuvre des ententes sur les revendications territoriales.
- Les participants ont déclaré que les traités et les plans d'aménagement du territoire ne sont pas mis en œuvre en temps opportun, ce qui constitue un obstacle à une économie forte et durable.
- Les participants ont discuté de ce qui suit :
- Le concept de l'appropriation par les communautés de leur développement économique, plutôt que de se tourner vers l'extérieur pour « donner » des opportunités économiques aux communautés.
- Les possibilités économiques locales :
- écotourisme, biomasse
- transformation du poisson
- traitement du minerai
- fabrication locale
- des formes d'énergie de remplacement qui peuvent soutenir les communautés locales, mais qui peuvent aussi être revendues à la société d'électricité
- Les enjeux de la commercialisation des produits locaux.
- Les participants ont décrit comment les règlements compliquent la tâche des pêcheurs locaux qui doivent vendre du poisson à leurs propres communautés.
- Les participants considèrent que l'industrie de la pêche offre de grandes possibilités aux peuples autochtones des Territoires du Nord-Ouest.
Durabilité
- Les participants ont dit qu'un développement économique fort signifie un développement économique durable.
- Les participants ont souligné ce qui suit :
- les gouvernements doivent s'engager à adopter une approche durable;
- cette approche doit rester cohérente même en cas de changement de leadership politique.
- Les participants ont discuté de ce qui suit :
- les défis à relever pour équilibrer les préoccupations environnementales et le développement économique
- cet équilibre est difficile à atteindre, car l'activité dans un domaine peut affecter d'autres domaines.
- La façon dont le concept de durabilité était au cœur des préoccupations des peuples autochtones bien avant le contact avec les Européens.
- les défis à relever pour équilibrer les préoccupations environnementales et le développement économique
- Les participants ont souligné la nécessité pour les peuples autochtones de participer à la prise de décisions concernant le territoire et les ressources.
- Les participants ont discuté de la façon dont le concept de durabilité est au cœur des préoccupations des peuples autochtones bien avant qu'ils n'entrent en contact avec les Européens; ils ont également abordé les pressions exercées sur les visions du monde autochtones en raison de l'impact des pensionnats et de l'héritage colonial élargi.
- Du fait de ces changements, certains participants ont estimé que la façon dont les gens sont en mesure de répondre à leurs besoins (logement, nourriture, etc.) n'est plus durable.
- Les participants ont appelé à un changement de culture en ce qui concerne la définition de la réussite, de la capacité et de l'épanouissement.
- Ces définitions, ont-ils fait valoir, ne devraient pas être étroitement liées au gain monétaire.
- Les normes autochtones de réussite devraient être appliquées.
- Il faut reconnaître que ces normes diffèrent souvent de celles utilisées par les gouvernements.
- Pour que les jeunes puissent s'épanouir, les modes de vie traditionnels devraient être valorisés au même titre que les moyens de gagner sa plus « modernes », ont déclaré les participants.
- Les jeunes devraient pouvoir s'inspirer de points de vue différents sur ce que signifie vivre une vie qui a du sens.
- Certains participants se sont dits préoccupés par le fait que le concept de « développement durable » des ressources non renouvelables est une forme d'« écoblanchiment ».
- Ils ont noté que le développement durable des ressources est possible, mais qu'il doit être entrepris en partenariat avec les détenteurs de droits autochtones.
- Certains participants ont critiqué l'industrie minière, faisant valoir ce qui suit :
- cette industrie a tendance à profiter aux travailleurs d'autres régions plutôt qu'à la population locale;
- les gouvernements ne perçoivent pas de redevances suffisantes des sociétés minières;
- les opérations minières ont un impact majeur sur l'infrastructure.
Renforcement des capacités
- Les participants ont dit que les gouvernements autochtones ont des capacités, de l'expertise et des connaissances, mais qu'ils ont besoin d'un soutien soutenu.
- Les participants ont souligné l'importance de l'éducation, du renforcement des capacités et des approches proactives de la part des communautés et de leurs membres dans le développement des économies locales.
- Les participants considèrent le développement de l'expertise locale, plutôt que de faire venir des gens du Sud par avion comme la clé du développement économique.
- Pour les habitants du Nord qui quittent la région pour poursuivre des études supérieures, il n'y a pas de foyers ou d'emplois vers lesquels revenir dans de nombreuses communautés, et il n'y a pas d'installations sociales ou récréatives pour aider à attirer et à retenir les travailleurs.
- Les participants ont discuté du rôle des habitants du Nord dans une économie plus automatisée.
- Comment peut-on former les gens à l'utilisation des technologies à distance dans des industries comme l'exploitation minière?
Diversification
- Les participants ont discuté de l'importance de la diversification économique, et ont noté ce qui suit :
- toutes les régions n'auront pas accès aux grands projets de mise en valeur des ressources;
- la mise en valeur des ressources naturelles crée des emplois;
- les projets d'exploitation des ressources ont souvent une durée de vie limitée;
- il est nécessaire d'examiner d'autres options pour la croissance économique.
- Dans les régions où la mise en valeur des ressources n'est pas une réalité à l'heure actuelle, il existe une dépendance à l'égard du secteur public.
- Les participants ont décrit comment les gouvernements autochtones ne sont pas en mesure de concurrencer les gouvernements publics en termes de salaires et d'avantages sociaux.
- Il en résulte une concentration de travailleurs qualifiés à Yellowknife.
- Les participants ont demandé ce qui suit :
- la poursuite de la décentralisation à l'extérieur de la capitale;
- un plus grand investissement dans le développement économique des petites communautés, y compris dans le tourisme.
Économie traditionnelle
- Les participants ont demandé une approche équilibrée du développement des économies modernes et traditionnelles.
- Les économies traditionnelles, y compris la production artisanale locale, sont importantes en tant que moyen potentiel de diversification économique.
- C'est particulièrement le cas pour les régions qui ne connaissent pas une mise en valeur importante des ressources.
- Ces types d'emplois peuvent comporter un éventail de compétences transférables, notamment en marketing.
- Les participants ont discuté de l'histoire et du développement de l'économie traditionnelle des Dénés, de ses racines antérieures à la traite des fourrures à nos jours, en insistant particulièrement sur l'impact de la colonisation sur la culture dénée.
Science de l'Arctique et savoir autochtone
- Certains participants ont critiqué le concept d'« intégration » de la science et du savoir autochtone, craignant que cela n'entraîne l'érosion du savoir autochtone en tant qu'ensemble distinct de connaissances à part entière.
- Au lieu de cela, les participants ont déclaré que le savoir autochtone devrait avoir la même importance que le savoir scientifique.
- Certains participants ont fait valoir que le savoir autochtone n'est pas pris en compte comme il se doit et n'est utilisé que comme une « case à cocher » dans le processus d'autorisation des projets d'exploitation des ressources.
- Les participants ont souligné l'importance de la recherche pour relever les défis sociaux, notamment la pauvreté, la toxicomanie et le suicide.
- Les partenaires ont décrit les défis en matière de capacité et le besoin d'un financement pluriannuel stable pour la recherche.
- Pour relever ces défis, les habitants du Nord s'associent souvent à des établissements du Sud.
- Un participant a dit que dans ce type de partenariat, l'établissement du Sud dicte souvent la méthodologie et l'approche et revendique aussi la propriété des connaissances.
- Les participants sont d'avis que le savoir autochtone et le savoir traditionnel sont souvent perçus comme étant moins précieux que d'autres formes de savoir.
- Les participants ont critiqué le manque de connaissances et de compréhension du Nord dans le Sud.
- Un participant a fait valoir que lorsque les habitants du Sud pensent au Nord territorial, ils ne pensent qu'aux Inuit, plutôt que de prendre en compte les Premières Nations et les Métis.
- Selon un participant, les établissements du Sud ont tendance à considérer le Nord comme un dépôt de connaissances traditionnelles plutôt que comme un endroit où les habitants du Nord s'engagent dans des formes « modernes » de recherche scientifique ainsi que dans le développement de nouvelles formes de connaissances autochtones.
- Les participants sont d'avis qu'il faut reconnaître davantage les initiatives de recherche qui sont déjà en cours au niveau régional.
- L'Institut de recherche et de formation tłįchǫ a été cité en exemple.
- Certains participants étaient d'avis que leurs priorités de recherche ne sont pas respectées et ont souligné l'utilisation fructueuse des données dans les politiques et la défense des droits par des organismes comme la Société régionale inuvialuite.
- Les participants ont critiqué le manque de renforcement des capacités et d'embauche locale par des chercheurs de l'extérieur.
- D'autres participants ont cité des exemples positifs d'établissements du Sud comme l'Université de Waterloo qui ont fait participer des membres de la communauté à des initiatives de recherche.
- Les participants ont critiqué l'absence de préavis donné par les chercheurs lorsqu'ils entrent dans les communautés.
- Les participants ont souligné ce qui suit :
- les communautés possèdent souvent de grandes quantités de données;
- les données comprennent les connaissances des aînés qui sont maintenant décédés, que les communautés veulent numériser et cataloguer, mais que cela exige des ressources considérables;
- l'inclusion du savoir autochtone dans les initiatives de recherche s'améliore;
- l'inclusion du savoir autochtone pourrait être étendue à d'autres domaines, comme la recherche en santé et en éducation.
- Les participants ont constaté ce qui suit :
- très peu de résultats de recherche reviennent dans les communautés du Nord malgré des recherches intensives dans le Nord;
- les priorités de recherche devraient être axées sur la communauté;
- le savoir autochtone devrait appartenir aux communautés locales et faire l'objet d'un brevet;
- les chercheurs de l'extérieur devraient être prêts à payer pour avoir accès à ces connaissances.
- Les participants ont demandé un meilleur accès à la recherche financée par le gouvernement.
- Les participants se sont dits préoccupés par le fait que certains gouvernements provinciaux cherchent maintenant à obtenir du financement pour la recherche dans les « nord provinciaux », ce qui réduit le financement des projets de recherche territoriaux.
Protection de l'environnement et préservation de la biodiversité dans l'Arctique
- Les participants sont d'avis que certains grands projets sont approuvés parce qu'ils sont dans l'intérêt national, mais que ces projets peuvent ne pas avoir d'effets positifs sur le plan local.
- Les participants ont discuté des préoccupations concernant le déclin du caribou.
- Les participants ont déclaré que les évaluations environnementales des impacts des barrages multiples, y compris le barrage Bennett en Colombie-Britannique, sur la région avaient été insuffisantes.
- Les participants ont noté une période récente d'engagement intensif du gouvernement à l'égard des questions environnementales.
- Ils se sont dits préoccupés par le manque de capacité organisationnelle autochtone à répondre à l'intérêt du gouvernement pour l'engagement.
- La capacité organisationnelle autochtone est largement axée sur les revendications territoriales, ce qui empêche un engagement suffisant sur d'autres questions comme l'environnement.
- Les participants ont réclamé des programmes de recyclage plus solides.
Conservation
- Les participants ont discuté de leur désir de s'assurer que l'environnement du Nord continuera d'exister pour les générations futures.
- Il s'agit, ont souligné les participants, de la durabilité à long terme des ressources pour les peuples autochtones et tous ceux qui utilisent le territoire et les eaux.
- Les participants ont discuté de la façon dont les approches à la conservation évolueront à mesure que le territoire lui-même changera.
- Certains participants ont réclamé l'augmentation du nombre d'aires protégées dans le sud et le nord du Canada, afin de protéger des espèces comme les oiseaux migrateurs et le caribou.
- Certains participants ont plaidé en faveur du projet de Parc national de Thaidene Nëné.
- Certains participants ont critiqué les politiques du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest en matière de lutte contre les incendies de forêt.
- Selon ces participants, le gouvernement ne lutte pas toujours contre les feux de forêt à moins qu'ils ne soient à proximité de zones habitées.
- Ces incendies peuvent avoir des répercussions sur les routes migratoires du caribou, ce qui a des répercussions sur les communautés autochtones.
Enjeux relatifs à l'eau
- Les participants ont souligné le rôle de l'eau dans la préservation d'un environnement sain.
- Les participants ont discuté de l'impact des niveaux d'eau sur le pergélisol.
Sites contaminés
- Les participants ont discuté des problèmes persistants liés aux sites contaminés, soulignant que les communautés doivent adopter une approche proactive de la surveillance environnementale dans leur région.
- Les concentrations d'arsenic à la mine Giant à Yellowknife et dans ses environs ont été citées comme exemple d'un impact qui est toujours géré de nombreuses années après la fin des activités de la mine.
- Les participants ont discuté des préoccupations concernant les fuites de méthane des puits abandonnés.
Changements climatiques
- Les participants ont souligné l'approche proactive adoptée par les communautés autochtones pour atténuer les effets des changements climatiques.
- Ils ont fait remarquer que les communautés autochtones savent qu'elles ne contribuent que très peu aux changements climatiques, mais qu'elles croient en leur responsabilité de protéger le territoire.
- Les participants ont souligné l'impact des changements climatiques sur la récolte et la relation des peuples autochtones avec le territoire, en citant des exemples de motoneiges qui passent à travers la glace alors qu'elles pouvaient rouler en toute sécurité auparavant, ainsi que d'autres changements dans le paysage.
Enjeux liés aux compétences
- Les participants ont décrit les enjeux de conservation liés aux compétences.
- La décision des États-Unis d'autoriser le forage dans la Réserve faunique nationale de l'Arctique aura des répercussions négatives sur la harde de caribous de la Porcupine.
- Cette harde joue un rôle important dans la culture et l'écologie des Territoires du Nord-Ouest.
- De même, des projets à grande échelle comme le projet du site C et du barrage Bennett en Colombie-Britannique et les sables bitumineux en Alberta touchent les gens qui vivent dans le Grand Nord, alors que ces gens ne participent pas à la prise de décisions liées à ces projets.
L'Arctique dans un contexte mondial
- Les participants ont demandé comment ils pouvaient protéger leur environnement dans un contexte mondial et on notamment mentionné ce qui suit :
- l'impact des changements climatiques
- le barrage du site C en Colombie-Britannique
- Les participants considèrent le barrage du site C comme une menace pour la sécurité de l'eau dans les juridictions voisines.
- Un participant a fait valoir que le gouvernement du Canada s'est « lavé les mains » de la question du site C.
- Les participants ont discuté de la mobilité transfrontalière des Autochtones, particulièrement entre le Yukon et l'Alaska.
- Ils ont dit que de nombreux Autochtones ne connaissent pas leurs droits en vertu du traité Jay.
- Les participants ont discuté des impacts transfrontaliers du développement de la Réserve faunique nationale de l'Arctique en Alaska, particulièrement sur la harde de caribous de la Porcupine et les peuples autochtones qui dépendent de cette harde pour la récolte et pour des raisons culturelles.
- Comme l'a dit un participant : « Les frontières n'existent pas pour les animaux ».
- Les participants ont demandé que le gouvernement du Canada fasse davantage valoir la question de l'exploitation des ressources dans la Réserve faunique nationale de l'Arctique.
- Ils se demandent si le Canada joue vraiment un rôle de chef de file mondial dans les enjeux liés à l'Arctique.
- D'autres se demandent si le Canada est un chef de file au pays, compte tenu des défis sociaux auxquels les habitants du Nord font face.
- Les participants ont discuté de la façon de gérer l'avenir du Nord canadien, en particulier dans le contexte des éléments suivants :
- une situation géopolitique incertaine;
- les changements de politique apportés par l'administration Trump.
- Dans l'ensemble, les participants ont constaté ce qui suit :
- un sentiment d'interconnexion avec ce qui se passe ailleurs dans le monde;
- un sentiment d'impuissance;
- l'inquiétude face aux forces mondiales sur lesquelles les habitants du Nord ont peu de contrôle.
- Les participants ont parlé de l'importance d'examiner les pratiques exemplaires et les formes d'innovation dans d'autres pays du Nord et de l'Arctique.
- Un participant a critiqué le concept de la souveraineté du Canada sur l'Arctique, qu'il considère comme perpétuant les mentalités colonialistes.
- Dans ce contexte, les déplacements des Inuit dans l'Extrême-Arctique ont été cités en exemple.
- Un autre participant a fait remarquer ce qui suit :
- La souveraineté dans l'Arctique fait souvent l'objet de discussions, en particulier en ce qui concerne les communautés côtières.
- Les communautés du Nord ont également intérêt à affirmer la souveraineté du Canada.
- En particulier lorsque d'autres États de l'Arctique prennent des décisions avec lesquelles les habitants du Nord canadien ne sont pas d'accord.
- Ce participant a estimé que :
- le Canada fait des progrès dans ses relations avec les peuples autochtones;
- les gouvernements autochtones ont l'occasion d'exprimer leur propre souveraineté à l'égard de leurs relations avec le Canada;
- l'appui du gouvernement du Canada à la Commission de vérité et de réconciliation et à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones sont des exemples de progrès positifs.
- Les participants ont demandé au gouvernement du Canada de défendre davantage les intérêts des chasseurs de phoques.
- Un participant a souligné que le Conseil de l'Arctique était un modèle réussi de participation autochtone.
- Il estime néanmoins que le Conseil n'allait pas assez loin.
- Le participant a déclaré que les représentants autochtones devraient être reconnus comme des gouvernements nationaux.
- Un participant s'est dit satisfait de l'appui du gouvernement du Canada à la participation des Autochtones à la conférence COP 21 sur les changements climatiques qui s'est tenue à Paris, en France, en 2015