Les Inuit et l'épidémie de tuberculose passée

Aujourd'hui, grâce aux progrès de la médecine, la tuberculose peut être prévenue et guérie, mais cela n'a pas toujours été le cas.

La maladie pulmonaire contagieuse et potentiellement mortelle a atteint des proportions épidémiques au Canada au début du XXe siècle et a atteint un sommet chez les Inuit entre les années 1940 et 1960.

Incidence élevée

L'épidémie ne touchait pas seulement les Inuit, mais les Inuit en ont gravement souffert en raison de l'incidence élevée de la tuberculose et de la longue séparation des patients de leur famille, et du fait que les familles ne recevaient pas d'information sur le sort de leur être cher.

Durant les années 1950, au moins le tiers de la population inuite était infectée par la tuberculose.

En partie à cause du manque d'établissements médicaux dans le Nord à l'époque, de nombreux Inuit ont été retirés de leur communauté d'origine et envoyés dans des établissements médicaux partout au Canada pour recevoir des traitements, sous la responsabilité du gouvernement fédéral.

Séjours prolongés, traitements limités

Les patients séjournaient en moyenne deux ans et demi dans des hôpitaux et des sanatoriums, mais certains d'entre eux y sont restés beaucoup plus longtemps.

Les longs séjours des patients dans les établissements médicaux étaient le résultat d'options thérapeutiques limitées. Avant l'invention des antibiotiques à la fin des années 1950, les médecins devaient compter sur la « cure de repos ». Il s'agissait d'une intervention chirurgicale visant l'affaissement d'un poumon pour lui permettre de guérir. Le transport par bateau était également le moyen de transport le plus courant pour les Inuit, de sorte que la durée du séjour a également été influencée par la possibilité limitée de rentrer chez eux pendant la période de dégel pendant les mois d'été.

Gestion des dossiers

En raison de facteurs qui souvent coexistaient, comme l'isolement géographique, les différents modes de transport vers les établissements médicaux, les moyens de communication limités et la barrière de la langue, la gestion des renseignements sur les patients inuits était incohérente et manquait de rigueur.

Bon nombre de patients inuits avaient été soignés si longtemps qu'ils avaient perdu leur langue, leur culture et les aptitudes dont ils avaient besoin pour vivre dans le Nord et ils ont fini par rester dans le Sud du Canada. À ce jour, beaucoup d'Inuit cherchent encore de l'information, notamment le lieu d'inhumation d'un proche. D'autres ne connaissent pas l'histoire complète de leur proche qui recevait des soins.

La responsabilité fédérale à l'égard de la santé des Inuit n'était pas confiée à un seul ministère. En raison de ce système décentralisé, les renseignements sur l'état de santé des patients, à savoir s'ils étaient en vie ou décédés et les détails au sujet de leur inhumation, n'étaient pas toujours communiqués à leur famille.

Traumatisme et répercussions continus

La difficulté qu'ont éprouvée les Inuit à obtenir des renseignements sur les endroits où des proches ont séjourné et sur leur sort a engendré de la méfiance à l'égard des soins médicaux et du régime de santé, ce qui a eu des répercussions intergénérationnelles sur la santé en général dans les communautés inuites d'aujourd'hui. En effet, beaucoup d'Inuit restent traumatisés par cette épidémie de tuberculose et se souviennent très nettement d'avoir été envoyé pour un traitement ou d'un être cher parti subir des radiographies pour ne jamais revenir.

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