Cérémonie de dévoilement du vitrail - Madeleine Dion Stout - Membre du comité de sélection
Transcription : Madeleine Dion Stout – Membre du comité de sélection
Greg Rickford : Merci, l'aînée Gordon. Pour choisir le concept de l'oeuvre qui a été transposé en vitrail, on a formé un comité rassemblant des anciens élèves des pensionnats, des survivants des pensionnats et des experts en art autochtone. Le comité était présidé par M. Stephen Inglis, directeur général de l'Institut culturel cri Aanischaaukamikw et professeur adjoint en histoire de l'art à l'Université Carleton. Les autres membres du comité étaient, M. Douglas Cardinal, métis, anciens élèves des pensionnats indiens et architecte de renommée mondiale; Mme Heather Igloliorte, historienne en art inuit et conservatrice pour plusieurs grandes expositions, dont l'exposition itinérante Nous étions si loin de la Fondation autochtone de l'espoir; M. George McDonald, ancien président du Musée canadien des civilisations; et Mme Madeleine Dion Stout, une femme des Premières Nations et une survivante des pensionnats indiens.
Le comité de sélection était à la recherche d'une œuvre d'art qui, entre autres, rendrait hommage aux enfants des Premières Nations, inuits et métis qui ont fréquenté les pensionnats indiens et illustrerait le concept la réconciliation entre les Canadiens d'origine autochtone et non autochtone. Le ministre a indiqué que le comité avait retenu à l'unanimité le concept présenté par l'artiste métisse Christi Belcourt. Et nous sommes heureux que certains membres du comité de sélection se soient joints à nous aujourd'hui. J'invite maintenant Mme Madeleine Dion Stout à prononcer quelques mots au nom du comité.
Madeleine Dion Stout : (En langue autochtone). Distingués habitants de ce territoire, honorables députés, distingués invités, bonjour tout le monde. Christi Belcourt est une artiste métisse en arts visuels et elle peint la vie comme elle peindrait une cérémonie. Le seul moyen de présenter Christi est de montrer le génie créatif qui habite Giniigaaniimenaaning, le vitrail qui se trouve derrière moi et devant vos yeux. Le titre du vitrail signifie « regard vers l'avenir », et pour saisir le génie de Christi, il faut regarder le vitrail et l'artiste sous quatre angles.
Christi et son œuvre se manifestent à l'est (langue autochtone), là où se lève le grand-père soleil. C'est là que les créatures trouvent le réconfort. Les petites créatures se blottissent dans des bras réconfortants alors que les plus vieilles, les roches, les étoiles et les voix chantent le récit d'échecs qui ont transformé le monde, qui est (mots en langue autochtone). Cela signifie un vent de changement, des séquelles des pensionnats indiens au passé et au présent. À l'image de Christi, ses œuvres atteignent de rares sommets dans le sud (langue autochtone), où le grand-père soleil est à son midi. Les deux séparent le jour en deux et divisent la nuit de moitié, il ne manque que des amulettes médicinales. Ici, la paix résonne profondément. Le pavillon est rouge sang et chaque côté est un reflet fidèle de l'autre. Comme son oeuvre, l'esprit de Christi est facile à repérer dans l'ouest, (langue autochtone), là où se couche le grand-père soleil. Ici, les couleurs s'évanouissent, les déclarations prennent fin, les cœurs se brisent et les moments s'arrêtent. Tout de même, cette lourde croix donne aux peuples les aurores boréales et la branche d'olivier. Christi et son œuvre trouvent leur essence dans le Nord, (langue autochtone), là où se trouve la force du grand-père soleil.
L'année 2008 est l'année très importante des excuses. Il ne s'agit pas de se pencher davantage sur les séquelles des pensionnats indiens, mais de s'en éloigner. Le saisissant vitrail permanent impressionnera tous ceux qui passeront en ces lieux et enrichira tous ceux qui se pencheront sur au moins trois de ses commandements originaux. Premièrement, (langue autochtone), donner enrichit toujours. Deuxièmement, (langue autochtone), la réflexion permet de communier à nouveau. Troisièmement, (langue autochtone), redonner permet d'assurer un avenir viable.
Ses fiers parents, Tony Belcourt et Judith Pierce-Martin, ont été les premiers à voir, les premiers à assister à la naissance de Christi en tant qu'artiste. Merci, Christi, d'avoir illustré les vies des survivants. Merci, Canada, le monde te remercie. Hiy Hiy – Merci beaucoup.