Brochure : Vitrail au Parlement commémorant les séquelles des pensionnats indiens
Auteur : Affaires autochtones et Développement du Nord Canada
Date : 2012
ISBN : 978-0-662-71206-0
QS- : QS-1012-000-FF-A1
- Version Web – PDF (1,41 Mo, 4 pages)
- Version imprimable – PDF (1,37 Mo, 2 pages)
Table of contents
Se souvenir du passé : fenêtre sur l'avenir
Un vitrail commémoratif surplombe l'entrée ouest de l'édifice du Centre du Parlement du Canada, à Ottawa.
Conçu par l'artiste métisse Christi Belcourt et reproduit sur verre par le Vision Art Stained Glass Studio, le vitrail commémore les séquelles des pensionnats indiens et les excuses historiques du premier ministre du Canada aux anciens élèves et à leurs familles.
Le comité de sélection, composé d'éminents experts en art autochtone et d'anciens élèves des pensionnats indiens, a retenu à l'unanimité la proposition de l'artiste pour le concept du vitrail.
En novembre 2012, l'honorable John Duncan, ministre des Affaires autochtones et du développement du Nord canadien, a présenté le vitrail à l'honorable Andrew Scheer, président de la Chambre des communes.
Bien que le vitrail rapelle l'importance de la vérité et de la guérison, il laisse entrevoir un avenir basé sur la réconciliation et le respect.
Pensionnats indiens
Pendant un siècle, plus de 150 000 enfants autochtones ont été séparés de leurs familles et de leurs collectivités dans le cadre d'une politique du gouvernement qui visait à les assimiler à la culture dominante.
La plupart des pensionnats indiens ont fermé leurs portes au cours des années 1970, le dernier pensionnat administré par le gouvernement fédéral ayant fermé à la fin des années 1990.
De concert avec diverses organisations religieuses, dont les églises catholique romaine, anglicane, presbytérienne et unie, le gouvernement du Canada administrait presque tous les pensionnats indiens.
« Bien des générations d'enfants inuits, métis et des Premières Nations ont passé la plus grande partie de leur vie dans des pensionnats indiens. Les abus et la négligence à leur endroit ont laissé des marques jusque dans leur vie d'adulte, et ont eu des conséquences sur la vie de leurs descendants […] »
En 2006, les anciens élèves, les églises, les organisations autochtones et le gouvernement du Canada concluent une convention de règlement historique pour proposer une solution aux séquelles laissées par les pensionnats indiens.
Excuses du Canada
« Le gouvernement du Canada présente ses excuses les plus sincères aux peuples autochtones du Canada pour avoir si profondément manqué à son devoir envers eux, et leur demande pardon.
Nous le regrettons
We are sorry
Nimitataynan
Niminchinowesamin
Mamiattugut »
Le 11 juin 2008, au nom du gouvernement du Canada et de tous les Canadiens, le premier ministre Stephen Harper s'est adressé à la Chambre des communes pour offrir des excuses et reconnaître les torts et dommages intergénérationnels que cette politique a causés aux anciens élèves des pensionnats indiens, à leurs familles et à leurs collectivités.
Le même jour, dans l'ensemble du pays, les Autochtones se sont réunis pour regarder la présentation des excuses. Pour la première fois, ils voyaient leurs propres dirigeants, assis à la Chambre des communes, s'adresser directement aux parlementaires et, en fait, à tous les Canadiens.
Ces excuses soulignaient la détermination des Canadiens à tirer des leçons de ces événements tragiques afin qu'ils ne se reproduisent jamais.
Guérison, réconciliation et renouveau
Aujourd'hui, à l'échelle du pays, des membres des Premières Nations, des Inuit et des Métis participent à des activités valorisant la vérité, la guérison et la réconciliation aux côtés d'autres Canadiens.
Il y a une revitalisation des pratiques culturelles et des langues, ainsi qu'un regain d'optimisme et d'espoir en l'avenir.
« Je suis également remplie d'optimisme […]. Un nouveau jour s'est levé pourtant, un jour nouveau marqué d'une volonté de réconciliation et d'édification d'un nouveau rapport avec les Inuit, les Métis et les Premières Nations. »
Tous les Canadiens ont un rôle à jouer dans la réconciliation et le renouveau. La connaissance de notre passé commun, notre respect mutuel et notre désir de travailler en partenariat nous aideront à bâtir un meilleur Canada pour tous.
« Le processus de réconciliation n'est pas un processus autochtone; c'est plutôt le temps pour tous les Canadiens de se réconcilier et d'aller de l'avant pour améliorer leurs relations et accroître les occasions de collaboration entre les Autochtones et les non-Autochtones. »
Giniigaaniimenaaning (Regard vers l'avenir), par Christi Belcour
L'histoire que raconte le vitrail commence au bas du panneau de gauche, se poursuit en montant vers le panneau du haut, puis descend le long du panneau de droite. Le titre, « Giniigaaniimenaaning », décrit la notion d'un regard vers l'avenir, vers ceux qui naîtront.
Panneau de gauche
La section du bas représente l'époque précédant les pensionnats indiens. Un ancêtre fume dans la hutte sacrée. De l'ouest (le motif de couverture à boutons) à l'est (le motif de coupole), les cérémonies, les langues et les connaissances traditionnelles des Autochtones étaient intactes. Des cérémonies importantes soulignant le passage de l'enfance à l'âge adulte, comme le jeûne des fraises, étaient pratiquées et enseignées. La récolte des bleuets et les connaissances relatives aux plantes, aux animaux et aux propriétés médicinales étaient transmises d'une génération à l'autre.
La section du milieu, où on voit des enfants, évoque « le chapitre triste » de l'épisode des pensionnats indiens. Plus de 150 000 enfants ont été retirés de force de leur foyer et, souvent, ont été victimes de sévices physiques et sexuels.
Le verre brisé exprime la fin du silence, dans les années 1980, alors que des survivants à l'échelle du Canada ont commencé à parler ouvertement de leur expérience dans les pensionnats indiens. Le verre brisé représente aussi les vies, les familles et les collectivités qui ont été détruites par la politique d'assimilation forcée du gouvernement. Le danseur inuit au tambour annonce le début de la guérison. La colombe, tenant une branche d'olivier, signifie l'espoir d'une réconciliation et d'une relation renouvelée entre les Autochtones et les autres Canadiens.
Panneau du haut
Ce panneau commémore les excuses présentées par le premier ministre Stephen Harper au nom du gouvernement du Canada et de tous les Canadiens devant la Chambre des communes le 11 juin 2008.
Aux côtés de l'iconique feuille d'érable se trouvent des symboles représentant les Inuit (un ulu), les Premières Nations (des plumes d'aigle) et la Nation métisse (le symbole de l'infini).
Panneau de droite
L'histoire se poursuit dans la section du haut. La danseuse à la robe à franges est une aînée ayant fréquenté un pensionnat indien. Elle danse pour la guérison de tous et pour celle des prochaines générations.
Dans la section du milieu, symbolisant le présent, une jeune mère étreint son poupon dans un porte-bébé traditionnel. L'enfant est de retour avec sa mère, ce qui représente la fin du cycle des sévices, car les enfants sont de nouveau élevés par leurs parents. Les phrases « Je t'aime » et « Je t'aime mon enfant » sont gravées dans le panneau en cri, en inuktitut, en anishnaabemowin et en mi'kmaq. Le grand-père de l'enfant chante une chanson traditionnelle, indiquant le retour des chansons, des danses, des cérémonies et des langues.
Dans la section du bas, le cercle est complet. Une grand-mère, assise dans la hutte, fume la pipe pour ses petits-enfants. Des cérémonies ont lieu, et les enseignements traditionnels sur la médecine sont transmis. L'espoir renaît. Il y a un nouveau respect envers les cultures autochtones au Canada; les Autochtones réalisent leur propre force et leur résilience.
Un concept en soi : la Terre mère
La Terre mère est à la base du concept du vitrail. Elle est représentée par la forme d'une femme. Chez les Autochtones, un grand nombre de traditions, de cultures et de cérémonies, de même que leur mode de vie, sont fondées sur le lien étroit qu'ils entretiennent avec le territoire et l'esprit de la Terre.
À propos de l'artiste
Christi Belcourt (née en 1966) est une artiste métisse en arts visuels qui a un profond respect des traditions et des connaissances de son peuple. Comme les générations d'artistes autochtones qui l'ont précédée, elle célèbre la beauté de la nature tout en explorant ses propriétés symboliques. S'inspirant de la tradition de perlage en motifs floraux des Métis, Mme Belcourt peint en forme de points. Elle fait ressortir de ses sujets des métaphores de l'existence humaine pour transmettre différents messages, notamment les préoccupations environnementales, la biodiversité, la spiritualité et la sensibilisation aux cultures indigènes. Pour en connaître davantage au sujet de cette artiste, visitez le site Web de Christi Belcourt (site Web non disponible en français).