Qu'est ce que le Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord?

auteur : Ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien
date : Ottawa, 2008
ISSN : 978-1-100-90884-7
QS- Y323-000-FF-A1

Format PDF (2.8 Mo, 16 Pages)

 

Table des matières

Qu'est ce que le programme de lutte contre les contaminants dans le Nord?

Le Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord (PLCN) vise à réduire ou à éliminer les contaminants dans les aliments traditionnels, et à renseigner les particuliers et les collectivités sur ce problème.

Affaires indiennes et du Nord Canada a lancé le Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord en 1991 en raison de la crainte exprimée que les Autochtones, et les gens du Nord en général, étaient exposés à des taux élevés de contaminants du fait de leur consommation d'animaux qui ont une place importante dans l'alimentation traditionnelle autochtone. On a aussi déterminé qu'un grand nombre de substances et de polluants découverts n'étaient pas originaires du Nord, ni même du Canada.

En conséquence, l'objectif central du programme a été établi comme suit :

Travailler à réduire et, autant que possible, éliminer les contaminants présents dans les aliments traditionnels récoltés, tout en fournissant de l'information pour aider les individus et les collectivités à prendre des décisions éclairées au sujet de leur alimentation.

Le PLCN finance des recherches et des activités connexes sur les problèmes de santé et de sécurité liés à la présence de contaminants dans les aliments récoltés traditionnellement, et ce, dans quatre domaines distincts:

Qu'est ce qu'un contaminant?

Les contaminants sont quelque chose trouvée en un lieu où elle ne devrait pas se trouver, ou qui s'y trouve en une quantité plus grande que la normale. Un contaminant peut être naturel ou fabriqué, local ou importé.

Qu'est ce qu'un aliment traditionnel?

Les aliments traditionnels sont les sources de nutrition provenant de l'environnement local, ce qui peut comprendre le poisson, le caribou, l'orignal ainsi que les plantes et les baies poussant au Yukon. Le terme « aliments traditionnels » fait référence aux sources de nutrition traditionnelles des autochtones du Nord.

Qui participe au PLCN?

Le PLCN est administré par Affaires indiennes et du Nord Canada en coopération avec un certain nombre de partenaires, notamment:

Ministères fédéraux :

  • Santé Canada
  • Environnement Canada
  • Pêches et Océans Canada
  • Affaires indiennes et du Nord Canada

Gouvernements territoriaux :

  • Yukon
  • Territoires du NordOuest
  • Nunavut
  • Nunavik
  • Nunatsiavu

Organisations autochtones du Nord :

  • Conseil des Premières nations du Yukon
  • Nation dénée
  • Inuit Tapiriit Kanatami
  • Conférence inuite circumpolaire – Canada

Région du Yukon du PLCN

Les Yukonnais bénéficient à plus d'un titre du PLCN. De nombreux projets ont été financés au Yukon par l'intermédiaire du PLCN, projets qui ont permis de diffuser des renseignements précieux sur la sécurité des sources d'alimentation et qui ont également contribué au développement des capacités des habitants du Nord et des Premières nations, lesquels jouent d'ailleurs un rôle actif dans la réalisation de ces projets de recherche.

Axes de recherche au Yukon

Au Yukon, le PLCN est axé sur trois secteurs clés:

  • Air – y compris la mesure des taux de mercure et des autres émissions dans l'air du Yukon;
  • Animaux et plantes – recherche sur la chaîne alimentaire à partir du niveau de l'eau et de la terre;
  • Éducation – élaboration de programmes visant à sensibiliser au problème des contaminants dans l'environnement, à susciter de l'intérêt pour la recherche dans le Nord, et le désir d'y participer.

Que faisons nous?

Un certain nombre de projets de recherche et d'initiatives de grande importance se déroulent au Yukon. Le Yukon est à l'avantgarde de la recherche fondamentale et de l'élaboration de nouveaux programmes d'instruction dans de nombreux domaines.

Aperçu

Illustration organigramme des différentes activités et projets que NCP gère, comme décrit dans les sections suivantes.
Ce texte représente la longue description

Le « Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord » subventionne plusieurs projets, notamment une campagne de mesures atmosphériques à Little Fox Lake, une campagne de surveillance des populations de poisson au Lac Laberge au Lac Kusawa, et un programme de surveillance des populations d'orignaux et de caribou. Ces activités contribuent à informer le Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord et les travaux de recherche d'établissements comme le Collège du Yukon et l'Université Trent. Le PCN s'occupe de disséminer les résultats de ces travaux dans diverses publications du Programme de surveillance et d'évaluation de l'Arctique.

Le produit de la recherche financée par le PLCN est enseigné au Yukon College (cours sur les contaminants et la faune du Nord). Ce cours sensibilise les habitants du Yukon aux questions entourant les contaminants et offre un contexte local aux étudiants qui veulent faire des études dans ce domaine.

Lorsqu'un projet de recherche du PLCN a pris fin, les renseignements recueillis sont versés dans des publications élaborées par le Programme de surveillance et d'évaluation de l'Arctique (PSEA) et servent à faire des recherches dans le monde entier.

Quelques projets en cours au Yukon

Air

Mesure des taux d'émanations dans l'air à Little Fox Lake

Le Yukon est fier d'avoir la seule station de mesure de la pollution de l'air dans l'Arctique canadien de l'Ouest. Depuis 2007, une station construite à Little Fox Lake, au nord de Whitehorse, suit l'évolution des taux de mercure dans l'air du Yukon.

La surveillance du taux de mercure est une chose nouvelle au Yukon. Il s'agit d'un projet permanent qui servira à déterminer dans quelle mesure les taux de contaminants changent avec le temps, ainsi que le rôle de l'atmosphère dans le transport du mercure dans le Nord et la quantité de mercure déposée dans notre environnement.

La station de Little Fox Lake fournit des données précieuses pour l'élaboration et l'évaluation des protocoles internationaux sur les émissions de mercure et les polluants organiques persistants (POP). En particulier, cette station sert à évaluer le degré d'efficacité des protocoles des Nations Unies sur les émissions de mercure.

Le mercure existe à l'état naturel dans notre environnement, et est dégagé naturellement par les processus organiques. Cependant, le Nord est extrêmement vulnérable à la contamination de l'air en raison des courants aériens qui transportent les polluants des latitudes méridionales. C'est pourquoi le site de contrôle de Little Fox Lake est important pour la surveillance de la qualité de l'air et de l'environnement pour tous les Yukonnais.

Le tableau d'ensemble

Une carte du monde indiquant l'emplacement du Little Fox Lake, dans le Yukon au Canada
Ce texte représente la longue description

Le site d'observation du Lac Little Fox est l'une des nombreuses stations d'observation disséminées à travers le monde. Situé dans le Sud du Yukon, ce site se trouve à proximité des sites de surveillance de Barrow, Dillingham et Fairbanks en Alaska. Parmi les autres sites d'observation implantés dans le monde, citons ceux de Valkarkai, Tikai et Amderma (Russie); Waliguan, Wudalianchi, mont Changbai et Xuencheng (Chine); Ba Vi (Vietnam); Hateruma (Japon); Alert (Nunavut); Ny-Ålesund (Norvège).

Légende:
RIDA – Réseau de mesure des dépôts atmosphériques
CSC - Étude sur le chenal de séparation circumpolaire de l'API

La station de contrôle de Little Fox Lake n'est que l'une des nombreuses stations de mesure des contaminants dans le monde. Les données recueillies par ces stations internationales sont utilisées pour l'élaboration du protocole des Nations Unies sur les émissions et pour les besoins de la recherche et du développement des connaissances internationales sur les contaminants aériens et leur transport à grande distance.

Animaux at plantes

Programme de surveillance des contaminants dans le caribou et l'orignal de l'Arctique

Le caribou et l'orignal sont des sources d'alimentation importantes dans le Nord. Le PLCN permet aux scientifiques de surveiller les taux de contaminants dans ces animaux pour déterminer s'ils sont toujours des sources d'alimentation saines et sécuritaires pour les gens du Nord.

La mesure des taux de contaminants dans ces animaux nous permet de déterminer si ces taux changent avec le temps. Ce programme de recherche nous aide également à comprendre comment les contaminants font leur chemin vers le Nord et comment ils y fonctionnent – pièce importante du puzzle qu'il faut reconstituer pour protéger la sécurité des sources alimentaires.

Qu'avonsnous appris?

Les études ont conduit à la conclusion que la consommation d'aliments traditionnels au Yukon est sans danger. Le Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord continue de surveiller les taux de contaminants dans l'orignal et le caribou de l'ensemble de l'Arctique canadien.

Que surveillons nous?

Le Programme de surveillance de l'orignal et du caribou examine les taux d'un certain nombre de contaminants, au premier rang desquels sont le cadmium et le mercure.

Comment mesurons nous les contaminants dans les animaux?

Des échantillons de tissus sont prélevés et analysés. Le Programme d'échantillonnage par les chasseurs offre des incitations aux chasseurs pour qu'ils soumettent des échantillons de reins, de foie, de muscles et d'incisives prélevés sur leurs prises d'orignal et de caribou.

Le Programme de suivi des orignaux et des caribous connaît un grand succès au Yukon. En 15 ans, ce programme a reçu des échantillons de plus de 1 700 animaux, ce qui est très utile pour l'observation des tendances des taux de contaminants sur une longue période.

Plans pour l'avenir

Le Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord continue de mesurer les taux de cadmium et de mercure (entre autres) dans le caribou et l'orignal de l'Arctique canadien, et informe régulièrement les intéressés locaux. D'autres études du même genre, y compris des études comparatives des taux de mercure dans la végétation dont se nourrit le caribou à différentes latitudes, sont menées pour en apprendre davantage sur la présence de ce contaminant dans l'environnement et dans la chaîne alimentaire. En outre, divers projets d'éducation et de communication ont été lancés dans l'intention expresse de fournir l'information disponible aux gens du Nord d'une façon efficace et intelligible.

Poisson

Mesure des taux de contaminants dans le poisson du Yukon

Le troisième projet actuel du PLCN au Yukon est intitulé « Tendances à long terme des contaminants organiques halogénés et des métaux dans le touladi ». Dans le cadre de ce projet, on mesure les taux de présence, dans le touladi de deux lacs du Yukon, Kusawa et Laberge, d'un certain nombre de substances qui s'accumulent dans la chaîne alimentaire, y compris:

  • les métaux (p. ex., le mercure, le sélénium et l'arsenic);
  • les contaminants organochlorés (p. ex., le PCB, le DDT); et
  • un certain nombre d'autres produits chimiques et composés organiques fluorés.

Pourquoi le poisson?

Le poisson est essentiel au régime de subsistance des gens du Nord. Nous voulons savoir si les taux de contaminants du poisson augmentent ou diminuent avec le temps. En surveillant l'évolution des taux de contaminants dans le touladi et la lotte, nous pouvons développer notre compréhension des répercussions potentielles, sur la santé, de la consommation de poisson dans le régime alimentaire du Nord.

Les enseignements des chaînes alimentaires

Les lacs sont une excellente source d'information sur l'accumulation des contaminants dans la chaîne alimentaire.

Comme beaucoup de contaminants sont extrêmement petits, ils peuvent s'attacher facilement aux sédiments fins ou aux nutriants. La plus grande partie des contaminants est stockée dans le tissu adipeux du poisson – un processus appelé bioaccumulation.

Une illustration de l'accumulation de contaminants dans les populations de poissons au cours du temps
Ce texte représente la longue description

Comme les substances contaminantes sont souvent minuscules, elles peuvent facilement s'infiltrer dans les sédiments et les nutriments pour être filtrées et absorbées par le zooplankton dont se nourrissent les petits poissons. C'est ainsi que le volume de contaminants accumulé tout au long de la chaîne alimentaire se retrouvera dans les gros poissons, par bioaccumulation, en particulier dans le tissu adipeux du poisson. En général, plus le poisson est gros, plus le taux de contamination est important.

Des études récentes ont montré que les poissons provenant des lacs locaux sont aussi sains, à cet égard, que celui que nous achetons dans nos supermarchés. Les taux de mercure sont compatibles avec les normes de consommation définies par Santé Canada.

Éducation

Développer les capacités par l'éducation:

Un autre élément important du Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord est le partenariat avec le Yukon College. Les données produites par le PLCN sont intégrées dans des cours offerts au collège, qui offrent un point de vue local sur les contaminants, la faune et la santé humaine. En outre, deux autres projets sont actuellement en cours d'élaboration.

1) Cours paraprofessionnels

Deux cours de niveau paraprofessionnel offrent de l'information sur les contaminants nordiques aux gens qui vivent dans les régions rurales du Yukon et qui travaillent dans les domaines de la santé et de l'environnement. Ces cours permettent aux étudiants d'acquérir des connaissances et de l'expérience sans devoir compléter un certificat ou un diplôme. Le premier cours, sur les contaminants et la faune, a été offert au cours de la session d'automne/hiver 2008. Le cours sur les contaminants et la santé communautaire dans le Nord est offert en 2009.

Partenaires en apprentissage

Le partenariat est essentiel pour fournir une base solide aux programmes d'enseignement et pour garantir qu'ils répondent aux normes les plus exigeantes. Les cours ainsi conçus permettront de transmettre des renseignements pertinents pour le Yukon, le Nord et les gens qui y vivent.

Le Yukon est un banc d'essai pour les cours paraprofessionnels, et si le programme s'avère fructueux, la matière pourrait être adaptée pour les besoins des autres territoires

Ce que ces cours ont à vous offrir!

Ces deux cours paraprofessionnels offrent une formation aux gens qui travaillent sur le terrain dans des domaines tels que la gestion de la faune, les terres, l'environnement et les autres disciplines qui exigent une connaissance de base des contaminants nordiques, y compris les projets environnementaux et scientifiques qui se déroulent dans le Nord. Ces cours sont ouverts au public, il n'y a aucun prérequis, et, grâce aux techniques d'apprentissage à distance du Yukon College, ils peuvent être suivis dans 12 collectivités du Yukon.

2) Programme de ressources renouvelables

Le Yukon College et la Trent University sont des partenaires dans le développement de matières/modules d'enseignement pour le Programme des ressources renouvelables du Yukon College. La matière de ce nouveau cours sera développée sur la base des renseignements produits par le Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord, et le cours donnera droit à un crédit de niveau collégial/universitaire.

Le cours/module devrait être mis à l'essai au cours de l'automne 2009, après quoi la Trent University en évaluera les résultats pour déterminer si elle peut l'adopter à titre de cours donnant droit à un crédit complet.

Le PLCN dans le monde

Le PLCN appuie en outre de ses recherches et de ses résultats le Programme de surveillance et d'évaluation de l'Arctique (PSEA), un programme visant à examiner les questions entourant les contaminants dans l'ensemble de la région arctique (Canada, Danemark/Groenland, Finlande, Islande, Norvège, Russie, Suède et ÉtatsUnis). Pour protéger la santé et la sécurité du Nord canadien, le gouvernement du Canada est devenu un participant clé de ce programme.

Le PSEA donne des conseils aux gouvernements des huit pays de l'Arctique sur les questions entourant les dangers que représente la pollution pour la région arctique, et les questions connexes.

Le PSEA a été établi en 1991, et les ministres des huit pays arctiques lui ont demandé de « fournir des informations fiables et adéquates sur l'état du milieu arctique et sur ce qui le menace, ainsi qu'une expertise scientifique sur les mesures qui doivent être prises pour appuyer les gouvernements arctiques dans leurs efforts pour prendre des mesures correctives ou préventives en matière de contaminants ».

Chacun des huit pays de l'Arctique élabore un plan national de mise en œuvre. Ces plans définissent la façon dont chaque pays réalisera des recherches et produira des renseignements pour le PSEA.

Avec 51 projets de recherche en 20082009, le PLCN est bien placé pour fournir la majorité des efforts de recherche et de produits d'information nécessaires à l'établissement du plan national de mise en œuvre du Canada. Les autres programmes canadiens qui mènent des recherches pertinentes pour le PSEA en 20082009 sont ArcticNet et un programme de recherche national réalisé dans le cadre de l'Année polaire internationale (API).

Une carte de la région arctique circumpolaire affichant les pays de cette région, y compris le Canada, le Danemark / Groenland, la Finlande, l'Islande, la Norvège, la Russie, la Suède et les États-Unis.
Ce texte représente la longue description

Cette carte montre les huit pays de l'Arctique participant au Programme de surveillance et d'évaluation de l'Arctique : Canada, Finlande, Groënland, Islande, Norvège, Russie, Suède et États-Unis.

Renseignements

Affaires indiennes et du Nord Canada
415C – 300, rue Main
Whitehorse (Yukon)  Y1A 2B5
Tél. : 867-667-3888
Téléc. : 867-667-3801
Numéro sans frais : 1-800-661-0451

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